(Ottawa) Le chef conservateur Erin O’Toole affirme que le plan de son parti sur les changements climatiques respectera les engagements du Canada en matière de réduction des émissions plus rapidement que ce que les libéraux ont proposé pour y arriver.

Dans une allocution virtuelle à la Chambre de commerce du Grand Vancouver, jeudi, M. O’Toole a assuré que le plan détaillé du parti en matière d’environnement était en préparation.

L’incapacité des conservateurs à proposer un programme significatif de lutte contre les changements climatiques a toujours été un obstacle à l’augmentation de leur soutien aux urnes.

M. O’Toole, élu chef des conservateurs il y a six mois, avait déjà signalé son intention de changer de cap. Il a même adhéré à la cible actuelle du gouvernement canadien d’atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050.

Le chef conservateur a suggéré que le plan de son parti prévoirait notamment une forme de tarification du carbone, des efforts pour encourager les grands émetteurs à devenir par eux-mêmes carboneutres, et des efforts pour harmoniser la réglementation canadienne avec celle des États-Unis.

Un appel à l’ambassadrice américaine

Plus tôt dans la journée, le cabinet de M. O’Toole avait publié un compte-rendu d’un entretien téléphonique qu’il avait eu avec l’ambassadrice américaine par intérim au Canada, où il aurait brièvement abordé les questions environnementales.

Selon son équipe, M. O’Toole a exhorté l’ambassadrice américaine par intérim à demander à Washington de sauver la « canalisation 5 » d’Enbridge, qui passe par les États-Unis, dans la région des Grands Lacs.

Le chef conservateur soutient qu’il a fait part à Katherine Brucker de sa déception face à la décision du président Joe Biden d’annuler le feu vert de Washington à l’oléoduc Keystone XL, dès son premier jour en fonction à la Maison-Blanche, le mois dernier.

M. O’Toole a également déclaré que si le gouverneur du Michigan donnait suite aux plans de fermeture de la « canalisation 5 » d’Enbridge d’ici le mois de mai, cela aurait un impact économique négatif sur les deux pays.

Environ 87 millions de litres de pétrole et de gaz transitent quotidiennement par cette canalisation 5, du Wisconsin jusqu’à Sarnia, en Ontario, en passant par certaines régions du Michigan.

L’ambassade des États-Unis à Ottawa a refusé de commenter la conversation de mercredi entre Mme Brucker et M. O’Toole, mais le cabinet du chef conservateur a publié son propre compte-rendu de la réunion.

« M. O’Toole a exprimé sa déception face à la décision des États-Unis d’annuler l’oléoduc Keystone XL et a expliqué pourquoi ce projet devrait aller de l’avant, y compris les avantages économiques pour les deux pays, a indiqué son cabinet. Il a également évoqué l’annulation potentielle de la canalisation 5 et le coup dur économique que cela causerait aux deux pays. »

Des vaccins

M. O’Toole aurait également demandé aux États-Unis d’aider le Canada à obtenir plus de vaccins contre la COVID-19, « afin de maintenir des emplois et de passer le cap de la pandémie », indique le compte-rendu de son cabinet.

Une porte-parole de l’ambassade des États-Unis a déclaré que Mme Brucker rencontrait « un large éventail de Canadiens de tous les secteurs, y compris des dirigeants politiques, pour connaître leurs priorités et promouvoir la compréhension bilatérale », mais qu’elle ne commentait pas publiquement les détails de ces entretiens.

Mais étant donné les récentes mesures prises par le président Biden en matière de vaccination, il est peu probable que le Canada reçoive des doses de vaccin supplémentaires fabriquées aux États-Unis.

M. Biden a invoqué la « Loi sur la production de défense », comme l’avait fait l’an dernier son prédécesseur, Donald Trump, pour accélérer la production d’équipements de protection individuelle et de vaccins. Le nouveau président n’a pas spécifiquement mentionné les exportations, mais il a promis de vacciner 100 millions d’Américains au cours de ses 100 premiers jours à la Maison-Blanche.

M. O’Toole aurait également exprimé son opposition aux tarifs américains sur le bois d’œuvre et aux politiques « Buy American », chères à l’administration Biden comme à celle de Donald Trump.

« Ils ont également évoqué la menace que le Parti communiste chinois représente à la fois pour les États-Unis et pour le Canada », selon le cabinet du chef conservateur. « M. O’Toole a soulevé la question de Michael Kovrig et Michael Spavor, actuellement retenus en otage, et a remercié les États-Unis pour leur soutien pour permettre d’obtenir leur libération. »