(Québec) Les députés de l’opposition quittent l’Assemblée nationale pour le congé des Fêtes en promettant de reprendre en 2022 le dossier des CHSLD précisément là où ils l’ont laissé.

Vendredi, la cheffe de l’opposition officielle, Dominique Anglade, a terminé la session parlementaire en rappelant une fois de plus l’hécatombe dans les CHSLD qui a fait 4000 morts au printemps 2020.

Elle a réclamé que les scénarios pandémiques de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) qui ont été présentés au gouvernement Legault le 9 mars 2020 soient rendus publics.

« Pourquoi il ne veut pas donner cette information aux familles ? s’est insurgée en Chambre Mme Anglade. Les informations, la vérité, les gens en ont besoin, M. le Président. »

L’opposition martèle depuis des semaines que le gouvernement savait que les personnes âgées étaient plus à risque d’être infectées par la COVID-19, mais n’a rien fait pour préparer les CHSLD.

Elle réclame une commission d’enquête publique et indépendante, qui s’ajouterait à celles de la Protectrice du citoyen, de la coroner et de la commissaire à la santé.

« Le débat sur une enquête publique sur la gestion de la pandémie, [le premier ministre] François Legault est en train de le perdre », a renchéri vendredi le chef parlementaire de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois.

On va continuer à taper sur ce clou, on va continuer à demander cette enquête.

Gabriel Nadeau-Dubois, chef parlementaire de QS

Rappelons que la coroner Géhane Kamel avait demandé à voir les scénarios de l’INSPQ, mais que l’avocate du ministère de la Santé s’y était opposée sous prétexte que ces documents avaient été soumis au Conseil exécutif.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

La coroner Géhane Kamel

La coroner a finalement obtenu les documents le 29 novembre dernier. Or, ceux-ci ne sont toujours pas publics, parce qu’« ils n’ont pas été conçus pour une diffusion publique », a expliqué l’INSPQ vendredi.

« Ces documents étaient destinés aux décideurs, afin de soutenir la prise de décision du gouvernement du Québec dans la gestion de la pandémie », a affirmé la conseillère en communication de l’INSPQ, Isabelle Girard.

Entrée en scène de Nadeau-Dubois et 3e lien

La session d’automne aura également permis à Gabriel Nadeau-Dubois de s’installer dans son rôle de chef parlementaire et de se mesurer à François Legault.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois

Sur le plan de l’environnement, QS dénonce le projet de tunnel Québec-Lévis de la Coalition avenir Québec (CAQ) comme étant un « boulet climatique » et une « gigantesque supercherie ».

Mais vendredi, M. Nadeau-Dubois s’est tout de même dit ouvert à discuter de la construction d’un lien Québec-Lévis qui serait consacré uniquement au transport en commun. « On est parlable », a-t-il lâché.

Ce discours soudainement plus nuancé n’a pas échappé au premier ministre. « M. le Président, dans le dossier du troisième lien, on évolue », a raillé M. Legault.

« Il y aura, si Québec solidaire devenait le gouvernement l’année prochaine, un tunnel entre Québec et Lévis pour le transport en commun », a-t-il conclu.

Le gouvernement caquiste a par ailleurs consenti à l’adoption d’une motion de QS réclamant qu’aucune somme provenant du Fonds vert ne soit destinée au projet de troisième lien.

Des renforts s’en viennent, promet St-Pierre Plamondon

De son côté, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a affirmé en dressant son bilan vendredi que son parti était « exactement là où on veut être ».

Malgré les mauvais sondages, il estime que le PQ a un potentiel de croissance « très grand ». La preuve, a-t-il dit, c’est que le parti a réussi à attirer de grosses pointures en vue des prochaines élections.

L’avocat et ex-journaliste Alexis Deschênes, l’avocat en droit de l’immigration Stéphane Handfield et l’ex-député fédéral Pierre Nantel pourraient même d’ici là jouer un rôle accru au sein du parti, a indiqué le chef péquiste.

« On est en train de démontrer que, parce qu’on dit vrai, parce qu’on est le porteur d’une cause importante, on attire des candidatures très intéressantes, et ça aussi, ça parle à la population », a-t-il déclaré.