(Québec) Le premier ministre François Legault dit étudier l’idée de financer à « coût nul » pour les contribuables le projet de stade de baseball du groupe de Stephen Bronfman comme il le ferait pour n’importe quel projet économique, y compris l’arrivée d’une équipe professionnelle de pétanque.

« Si demain, il y a un projet pour une équipe professionnelle de pétanque qui a des retombées économiques importantes, on va l’étudier pour voir si ça améliore les revenus du gouvernement du Québec pour mieux financer l’éducation, la santé, l’environnement », a déclaré M. Legault lors d’une autre période des questions au cours de laquelle le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, l’a talonné au sujet du projet de M. Bronfman d’un milliard de dollars.

Le premier ministre a signalé que le projet est étudié comme les autres : le gouvernement soupèse les retombées fiscales potentielles et l’aide financière demandée avant de prendre une décision. Il a ainsi affirmé que le projet de M. Bronfman, pour lequel celui-ci demande des centaines de millions au gouvernement, doit, en plus d’obtenir l’appui de la mairesse Valérie Plante, « être à coût nul, donc ne rien coûter aux contribuables ».

Pour Gabriel Nadeau-Dubois, « un stade à coût nul, ça sonne comme un troisième lien carboneutre, ce n’est pas sérieux ». Il considère que les promesses de retombées des équipes professionnelles sont « systématiquement brisées ». Pour lui, « financer les paris incertains d’un milliardaire qui cache son argent aux îles Caïmans » n’est pas « le rôle du gouvernement du Québec ».

« Toutes les entreprises qui ont des projets pour créer des emplois payants pour les Québécois, pour ramener des revenus additionnels au gouvernement du Québec, on les regarde, on les étudie, a répliqué François Legault. Contrairement à Québec solidaire, notre parti, ce n’est pas un parti dogmatique. On n’est pas un parti idéologique comme Québec solidaire, on est un parti pragmatique au service des Québécois. »

De son côté, la porte-parole du Parti québécois en matière d’économie, Méganne Perry Mélançon, s’en est prise au « ministre du Baseball », une expression qui lui a valu un rappel à l’ordre du président de l’Assemblée nationale François Paradis. Elle a demandé à Pierre Fitzgibbon comment il peut « avancer que le projet sera à coût nul sachant que les retombées seront dérisoires » selon elle.

« Comme tout projet économique, s’il y a des retombées économiques qui vont être supérieures aux coûts qui seront démontrés, on agira », a réitéré le ministre de l’Économie. Mais il est trop tôt pour se prononcer à ce sujet selon lui. « On va attendre les promoteurs, on va attendre qu’ils présentent le projet à la société montréalaise. On va attendre de voir comment la ville va réagir », a-t-il ajouté.