(Québec) Le premier ministre François Legault a dit une chose et son contraire quant à l’idée d’investir des fonds publics dans le projet de stade de baseball du groupe de Stephen Bronfman au cours d’échanges virulents avec le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.

Lors de la période des questions à l’Assemblée nationale, mercredi, le député de Gouin a demandé à M. Legault de ne pas mettre « une cenne dans le stade privé de Stephen Bronfman », parce que les Québécois « ont d’autres priorités ». « Mon steamé, au baseball, je l’aime all dressed ketchup, mais pas d’argent public ! », a-t-il lancé.

François Legault lui a aussitôt reproché un gazouillis envoyé sur Twitter la veille dans lequel il disait que « mettre des millions dans une demi-équipe de baseball pendant que les aînés mangent de la bouette, c’est ça, la vision de la CAQ ».

« Le chef de Québec solidaire nous dit qu’il veut faire de la nouvelle politique, qu’il veut faire ça moderne. Je n’ai jamais vu ça, de la bouette comme ça », a accusé le premier ministre. Il a ajouté que les « sparages sur Twitter » de M. Nadeau-Dubois ne sont « pas dignes d’un chef de parti ». Le président de l’Assemblée nationale, François Paradis, a dû intervenir à quelques reprises en raison de la tournure des échanges.

Sur le fond, François Legault a tenu des propos bien ambigus. Il a d’abord indiqué qu’« il n’est pas question que notre gouvernement mette un sou des contribuables là-dedans ». Mais lorsque Gabriel Nadeau-Dubois l’a relancé, il a précisé ensuite que « si jamais il y a un stade de baseball, ça ne va pas coûter un sou aux contribuables québécois ».

En utilisant cette formule, il a en quelque sorte repris l’idée qu’il avait lui-même exprimée dans les derniers mois en se montrant ouvert à un soutien financier de l’État à coût nul pour les contribuables, qui tiendrait compte des retombées économiques du projet de Stephen Bronfman.

De son côté, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a réitéré que des discussions étaient en cours depuis quelques mois avec le groupe de M. Bronfman au sujet de son projet de 1 milliard de dollars comprenant notamment un stade de baseball. « Chaque projet économique, on les regarde. Pour moi, le baseball, c’est comme les Nordiques, c’est comme une mine, on les regarde tous », a-t-il affirmé.

« S’il y avait une entente qui se ferait, c’est parce qu’on aurait conclu comme gouvernement qu’il y a des retombées économiques plus grandes que le coût, et il faudrait l’expliquer. Le gros débat, c’est comment on définit les retombées économiques. »