(Québec) Le Parti québécois a déposé jeudi sa propre réforme de la loi 101, un « sérieux coup de barre » qui représente la réponse des péquistes au projet de loi 96 du gouvernement Legault afin de moderniser la Charte de la langue française.

Dans le projet de loi 190, qui a peu de chances d’être appelé à l’étude par Québec, le PQ propose de donner plus de mordant à la modernisation de la loi 101 afin de renverser le déclin de l’utilisation du français. « On veut rattraper dans les 10 prochaines années ce qu’on a perdu dans les 10 dernières », a affirmé le porte-parole du parti en matière de langue française, Pascal Bérubé.

Le projet de loi propose entre autres d’appliquer la loi 101 aux cégeps, ce qui aurait pour effet de limiter l’accès aux cégeps anglophones pour les élèves francophones et allophones. Le PQ souhaite également que les anglophones qui fréquentent un cégep anglophone soient soumis à une épreuve uniforme de français afin d’obtenir leur diplôme.

En point de presse, jeudi, Pascal Bérubé n’était pas en mesure d’indiquer si cette épreuve serait la même que celle imposée aux francophones, qui suivent pour leur part des cours obligatoires de français langue maternelle. Après avoir dit qu’il s’agirait du même examen, le député péquiste s’est ravisé pour préciser que l’épreuve serait adaptée.

Les municipalités bilingues dans le tordeur

Le projet de loi péquiste prévoit de retirer le statut bilingue aux municipalités dont moins du tiers des résidants sont de langue maternelle anglaise. Le projet de loi 96 du gouvernement Legault, dont l’étude détaillée débutera cet automne, prévoit que les villes qui ne comptent pas 50 % ou plus de citoyens de langue anglaise perdront leur statut bilingue, à moins qu’elles adoptent une résolution en conseil municipal pour le garder.

En matière d’immigration, le projet de loi 90 prévoit que tous les immigrants économiques sélectionnés par Québec doivent démontrer un niveau intermédiaire ou plus élevé en connaissance du français afin d’obtenir leur certificat de sélection. En matière de travail, le PQ propose d’interdire à un employeur d’exiger la connaissance d’une autre langue que le français à l’embauche « sauf s’il démontre […] que la participation aux activités usuelles liées à l’emploi ou au poste nécessite une telle connaissance et […] que l’accomplissement de la tâche nécessite également une telle connaissance ».

Sur le plan culturel, le PQ propose d’établir un « Bureau de la promotion du contenu québécois », dont la mission serait de faire « la promotion des créations québécoises auprès des entreprises de transmission ou de retransmission de contenu numérique en ligne ». Le projet de loi prévoit également de créer un comité consultatif sur la création d’un Conseil québécois de la radiodiffusion et des télécommunications, afin de réglementer au Québec les activités des entreprises de radiodiffusion et de télécommunications.