(Québec) Québec solidaire (QS) réclame à son tour la démission du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, en raison de son incapacité à doter chaque classe d’un enseignant.

« J’aurais voulu qu’on ait un bon ministre de l’Éducation. […] Il n’a pas réussi. […] Il n’a même pas réussi à être un ministre potable », a lancé jeudi la porte-parole de QS en éducation, Christine Labrie.

Elle a emboîté le pas à ses consœurs du Parti libéral du Québec (PLQ), Marwah Rizqy, et du Parti québécois (PQ), Véronique Hivon, qui réclament toutes deux depuis des mois le départ de M. Roberge.

Mme Labrie a déclaré en point de presse avoir été « patiente longtemps » avec Jean-François Roberge, mais qu’elle ne pouvait plus tolérer que des élèves soient laissés à eux-mêmes sans enseignant.

C’est pourtant ce qui est arrivé pendant deux semaines aux jeunes de cinquième secondaire de l’école secondaire Pointe-Lévy, sur la Rive-Sud de Québec, a rapporté jeudi Le Journal de Québec.

Les élèves n’ont appris aucune matière dans leurs cours d’anglais et d’éthique et culture religieuse faute d’enseignants et de suppléants.

Ce sont des surveillants qui ont encadré les élèves, qui ont passé plusieurs périodes à ne rien faire, les yeux rivés sur leurs téléphones cellulaires.

« Pour moi, ce n’est pas admissible, a réagi Mme Labrie. On a atteint un point où l’école québécoise n’est même pas capable de s’assurer tous les jours de remplir sa mission d’instruire les enfants.

« Je ne peux pas tolérer ça. […] En ce moment, il serait plus utile en allant enseigner qu’en restant ministre de l’Éducation », a renchéri la députée de Sherbrooke.

Mme Labrie se désole par ailleurs de voir « tous les partenaires du réseau de l’éducation perdre confiance » et « l’état de nos écoles se dégrader », en plus du fait que « les services ne sont pas au rendez-vous pour les élèves ».

C’est sans compter la gestion de la pandémie par M. Roberge qui a été « lamentable », a-t-elle affirmé.

« Il reste du travail à faire », dit Roberge

De son côté, le ministre Roberge soutient qu’il travaille à résorber la pénurie de main-d’œuvre en éducation depuis son arrivée en poste, à l’automne 2018.

« La première des décisions que j’ai eues à prendre, […] ça a été de […] permett(re) à des gens qui ont un baccalauréat en histoire, en littérature, en mathématiques de devenir enseignants », s’est-il défendu au Salon bleu.

« On a travaillé, donc, sur l’attraction, bien sûr, de la main-d’œuvre, sur la rétention, sur l’insertion professionnelle. Puis, M. le Président, il reste du travail à faire », a-t-il ajouté.

Jeudi, la cheffe libérale Dominique Anglade a parlé d’une « perte de contrôle » au gouvernement et rappelé que son parti avait réclamé « à plusieurs reprises » un changement à la tête du ministère de l’Éducation.

Le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, a pour sa part déclaré ne pas comprendre les raisons qui poussent le premier ministre François Legault à offrir une « protection toute épreuve » à M. Roberge.