(Ottawa) Le Nouveau Parti démocratique (NPD) promet de créer plus d’un million d’emplois au cours d’un premier mandat grâce à des investissements dans les infrastructures vertes et sociales. Et la facture sera refilée aux « ultra-riches » et aux grandes compagnies qui s’en sont mieux tirés pendant la pandémie de COVID-19, de l’avis des troupes de Jagmeet Singh.

Le NPD a présenté sa plateforme électorale jeudi, à quelques jours du déclenchement anticipé des élections fédérales. Le document de 123 pages présente de nombreux engagements non chiffrés en matière de santé, d’environnement, de réconciliation avec les peuples autochtones et de lutte contre le racisme. La section « Notre approche fiscale » tient sur deux pages, tout au plus.

Afin de payer pour ses promesses, le NPD promet donc de ramener « les réductions d’impôts des sociétés à leur niveau de 2010, soit 18 %, tout en maintenant le taux des petites entreprises à son niveau actuel ». Le taux marginal d’imposition pour les personnes gagnant plus de 210 000 $ sera augmenté à 35 %, alors que ceux dont la fortune dépasse les 10 millions devront payer un « impôt sur la fortune de 1 % ».

« Les revenus générés par ces mesures permettront de financer la relance économique et bâtir un avenir plus sécuritaire pour nos familles », peut-on lire dans la plateforme électorale du NPD.

Le parti promet également d’augmenter le montant des bénéfices de placement assujettis à l’impôt sur les gains en capital au taux de 2000, soit 75 %, ainsi que de lutter contre l’évasion fiscale en forçant les entreprises à prouver la nécessité de leurs activités à l’étranger et contre la spéculation immobilière en mettant en place une taxe de 20 % sur l’achat de propriétés par les non-résidents.

Ainsi, un gouvernement néodémocrate estime pouvoir instaurer des systèmes d’assurance-médicaments et de services de garde à 10 $ par jour, atteindre la carboneutralité en 2050 et construire un demi-million de logements sociaux et abordables. Il promet aussi de créer un revenu minimum garanti, des congés de maladie payés ainsi qu’un salaire minimum fédéral qui passera graduellement à 20 $ l’heure.

Dans les communautés autochtones, le NPD compte lever tous les avis d’ébullition d’eau « dès maintenant » et financer les infrastructures adéquates dans les réserves, y compris les logements et les transports collectifs dans les régions rurales et éloignées.

En conférence de presse, M. Singh s’est dit convaincu de pouvoir financer ses nombreuses promesses en haussant la contribution fiscale des mieux nantis. Et il a mis au défi les autres partis de démontrer comment ils arriveraient à payer pour la relance économique post-pandémique, tout en se permettant une prédiction.

« Ils vont couper les services qui existent maintenant ou ils vont augmenter la pression sur les épaules des travailleurs et des travailleuses, ou des petites entreprises. On est le seul parti avec une solution qui dit : les ultrariches doivent payer leur juste part pour investir dans les gens », a déclaré le chef néodémocrate, de passage à Saint-Jean, à Terre-Neuve.

Questionné au sujet de ses promesses qui ressemblent à celles des libéraux, M. Singh a soutenu que les libéraux ont offert de belles paroles lors de leurs deux derniers mandats et n’ont pas livré la marchandise.

« Je pose la question aux gens : depuis les six ans que Justin Trudeau est au pouvoir, est-ce qu’il a rendu votre vie plus abordable ou non ? La réponse sera "non", parce qu’il n’a pas agi. La différence, c’est qu’on est prêts à prendre des gestes concrets. On a un plan crédible pour taxer les ultra-riches, pour payer les investissements, pour aider les gens », a-t-il dit.

Il faudra attendre à la campagne électorale pour obtenir les coûts associés aux multiples promesses du NPD. Idem pour la plateforme électorale spécifique au Québec, promise par le parti qui espère faire élire plus d’un député dans la province.