(Québec) « On n’est pas du tout dans une situation de crise du logement », a déclaré la ministre responsable de l’Habitation, Andrée Laforest, mercredi après-midi

La ministre a brandi un tableau qui montrait un taux d’inoccupation des logements de 0,6 % au début des années 2000 à Montréal, par rapport à 2,7 % en 2020. Dans le reste du Québec, le taux était légèrement sous la barre des 2,5 % en 2020.

Ailleurs au Québec, il n’y a pas de crise non plus, a-t-elle assuré, en commission parlementaire sur l’étude des crédits budgétaires concernant les portefeuilles de l’Habitation et des Affaires municipales.

« Il faut être très prudent »

« Quand on parle de crise du logement, il faut être très, très, très prudent », a-t-elle poursuivi.

Elle s’adressait au député Andrés Fontecilla, de Québec solidaire (QS), qui avait recours à l’expression « crise du logement ».

Partout au Québec, depuis plusieurs semaines, des locataires cherchent désespérément des appartements et sont affolés par la hausse des loyers.

Tous les partis d’opposition ont demandé aux caquistes d’agir, mais jusqu’à maintenant, le gouvernement Legault a refusé de parler de crise.

Logements sociaux

Seulement 620 logements sociaux ont été livrés en 2020-2021, a déploré M. Fontecilla, par rapport à 1019 en 2019-2020. La CAQ avait promis de construire 15 000 logements sociaux durant son mandat, a-t-il rappelé.

« On est loin du compte », a lancé le député de Laurier-Dorion.

« On a vécu la pandémie, la construction s’est arrêtée, ça ne s’est pas arrêté longtemps, mais il y a eu des projets qui ont été remis en question », a argué Mme Laforest.

Elle a néanmoins assuré que l’engagement caquiste allait être réalisé.

« On va y arriver aux 15 000 », a-t-elle conclu.

En outre, Québec et Ottawa ont annoncé un investissement supplémentaire de 100 millions de dollars mercredi pour la rénovation de HLM à Montréal.

Langue française

Sur le volet Affaires municipales, le Parti québécois (PQ) a réclamé des données sur les 84 municipalités et six arrondissements au Québec qui jouissent d’un statut bilingue.

Ces entités municipales disposent de ce statut en vertu de la loi 101 parce que leur population est composée au moins à 50 % d’anglophones. Cela oblige les municipalités à offrir des services dans les deux langues.

Mais est-ce que les données sont à jour dans le contexte d’une réforme à venir de la loi 101, se demande le chef parlementaire péquiste, Pascal Bérubé.

« Est-ce que la ministre peut me fournir des pourcentages d’anglophones, dans les 84 municipalités et les six arrondissements des villes de Montréal, Longueuil et Sherbrooke ? […] Sa contribution au débat serait de s’assurer que les municipalités qui ne se conforment plus n’aient plus à offrir des services bilingues. »

Mme Laforest ne disposait pas des données.

Questions sans réponse

L’opposition libérale est arrivée à cette commission avec un cahier d’une centaine de questions préliminaires, mais le tiers n’avaient pas obtenu une réponse.

La députée libérale Marie-Claude Nichols s’en est indignée, mais en vain.

« Je pense qu’on a répondu aux questions pertinentes à l’étude des crédits », s’est contentée de répondre Mme Laforest.