(Ottawa) Le directeur parlementaire du budget (DPB) estime que les dépenses fédérales liées à la pandémie devraient baisser de 86 % au cours du prochain exercice par rapport à 2020-2021, alors que les mesures sanitaires commencent à s’assouplir.

Dans un nouveau rapport publié mercredi, le bureau d’Yves Giroux indique que le gouvernement prévoit 22,7 milliards de dépenses liées à la COVID-19 au cours de l’année à venir, comparativement à environ 159,5 milliards à ce jour. Une partie de cette baisse considérable est attribuable à une chute prévue des dépenses liées à l’aide aux particuliers.

En 2020-2021, on estime que 122 milliards ont été versés aux Canadiens par le biais de programmes d’aide au marché du travail, comme la Prestation canadienne d’urgence, la Prestation canadienne de la relance économique et l’assurance-emploi bonifiée, indique le rapport du DPB.

Pour 2021-2022, cette enveloppe serait de moins de 43 milliards, si l’on présume que ces mesures d’aide seraient graduellement abandonnées.

Le rapport du directeur parlementaire du budget est basé sur le budget des dépenses déposé au Parlement le mois dernier et ne tient pas compte du prochain budget, qui ne sera peut-être présenté qu’en avril.

« Alors que nous nous éloignons des premiers jours de la pandémie mondiale, les dépenses prévues pour la réponse du gouvernement à la COVID-19 sont passées à 22,7 milliards, soit une baisse de 136,8 milliards par rapport aux estimations pour 2020-2021, écrit M. Giroux. Toutefois, ces estimations ne reflètent pas les nouveaux postes de dépenses qui seront annoncés dans le budget 2021. »

Dépenses de 342 milliards

Déposé le 25 février 2021 à la Chambre des communes, le Budget principal des dépenses du gouvernement pour 2021-2022 prévoit des autorisations de dépenses totalisant 342,2 milliards.

Environ un dollar sur cinq est réservé aux paiements mensuels aux aînés canadiens, soit 62,4 milliards en prestations, qui sont indexées en fonction de l’inflation. Le Transfert canadien en matière de santé, indexé en fonction de la croissance du PIB, constitue le deuxième grand poste de dépenses fédérales, totalisant 43,1 milliards. Les provinces et territoires souhaitent que ce Transfert soit augmenté considérablement.

Le Parlement doit approuver les dépenses du gouvernement sous la forme d’« autorisations de dépenses budgétaires ». Le Budget principal des dépenses, déposé le mois dernier, fournit un financement de base à tous les ministères.

Les prévisions indiquent que le budget du ministère des Finances devrait diminuer de 13 %, à 103,8 milliards, et celui d’Emploi et Développement social Canada de plus de la moitié, à 82,4 milliards, « en grande partie en raison de l’arrivée à échéance de la Prestation canadienne d’urgence », écrit le DPB. Le budget de l’Agence de la santé publique du Canada devrait être ramené à 8,8 milliards, comparativement à 21 milliards pour 2020-2021.

Sur les 342,2 milliards d’autorisations de dépenses contenues dans le Budget principal pour le prochain exercice, 141,9 milliards doivent être approuvés par la Chambre des communes au moyen de deux « projets de loi de crédits ». Les autorisations législatives pour lesquelles le gouvernement a déjà l’autorisation du Parlement de dépenser s’élèvent à 200,3 milliards, indique le DPB.