(Ottawa) Le Bloc québécois présente ses excuses aux agents de bord qui se sont sentis blessés par une publicité diffusée sur le web la veille et qui a depuis été retirée. Son chef, Yves-François Blanchet, insiste sur le fait que c’est bel et bien le Bloc qui s’excuse, et pas lui.

« Le Bloc québécois, comme entité, a publié un carré web mal avisé. Le Bloc québécois, comme entité, s’en est excusé », a offert le chef du parti en guise de réponse, lors d’un court entretien téléphonique avec La Presse Canadienne, mercredi.

Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente des milliers d’agents de bord, réclamait pourtant des excuses de M. Blanchet pour ce faux pas.

La publicité, qui a depuis été retirée, comparait le premier ministre Justin Trudeau à un agent de bord plutôt qu’un pilote dans un avion. Elle visait à le critiquer, alors qu’il tarde à annoncer des mesures pour restreindre les voyages internationaux.

On pouvait y lire : « Le premier ministre taponne au lieu d’interdire les vols non essentiels. C’est agir en agent de bord plutôt qu’en pilote… »

Dans un communiqué de presse, le SCFP disait avoir été alerté par la situation, après avoir reçu plusieurs appels de ses membres « se disant profondément insultés » par cette publicité.

« Jamais un parti politique devrait faire campagne en ridiculisant un corps de métier au grand complet », a déclaré Benoit Bouchard, président du SCFP-Québec.

« Évidemment, on a le plus grand respect pour les agentes de bord et les agents de bord qui sont des travailleurs légitimes, pertinents et gravement mis à l’épreuve par la pandémie. […] C’était une mauvaise idée et on s’en est excusé », a soutenu M. Blanchet.

Il a cependant insisté pour dire que les excuses ne proviennent pas de lui, comme chef. « Les excuses proviennent du Bloc québécois parce que c’est une publication du Bloc québécois », a-t-il dit.

Les libéraux fédéraux réclament eux aussi des excuses du chef du Bloc québécois, cette fois en raison d’allégations non fondées formulées à l’égard du nouveau ministre des Transports, Omar Alghabra, au moment de sa nomination.

Dans un communiqué datant du 13 janvier, le chef bloquiste se gardait « d’accuser qui que ce soit », mais disait que des questions se posent sur la proximité du ministre Alghabra avec le mouvement islamique politique. Aucune preuve crédible n’est venue appuyer ces allégations.

Mardi, M. Blanchet a une fois de plus refusé de s’excuser. Il a soutenu qu’il a posé sa question « poliment, d’une façon irréprochable » et qu’elle était « légitime ». Et il a reproché à ceux qui critiquent sa sortie de lui faire un « procès d’intention ».

M. Alghabra nie avoir jamais offert son appui à l’imposition de la charia en Ontario. Il n’a jamais non plus sympathisé avec le mouvement Hamas.