(Ottawa) Le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, se rendra cette semaine au Liban, dont la capitale a été complètement défigurée par d’importantes explosions il y a quelques semaines.

M. Champagne arrivera mercredi soir à Beyrouth, qui se relève à peine de la catastrophe qui a fait plus de 200 morts et 6000 blessés.

« Je vais là-bas par choix afin d’appuyer tous nos efforts, tous les efforts des gens sur le terrain, a déclaré M. Champagne au cours d’une entrevue à La Presse canadienne. Nous comptons environ 25 employés [diplomatiques] et environ 20 d’entre eux ont perdu leur domicile dans l’explosion. »

Le ministre canadien rencontrera notamment le président Michel Aoun, ainsi que les responsables d’organismes humanitaires.

Le gouvernement canadien s’est engagé à verser 30 millions en aide au pays, qui éprouvait déjà des problèmes économiques et politiques.

« Il était très important pour moi de venir faire entendre la voix de la communauté au Canada, qui m’a expliqué dans des termes très clairs, le besoin d’une gouvernance, le besoin de réformes, le besoin de reconstruire ce pays », a ajouté M. Champagne.

Que pourrait faire le gouvernement libanais pour démontrer sa bonne foi ? Le ministre a fait écho aux demandes d’enquête indépendante, affirmant que le Canada était prêt à y participer.

Le ministre a aussi indiqué que le Liban avait accepté une offre d’aide canadienne pour l’enquête sur les causes de l’explosion. Des agents de la GRC pourraient se joindre à leurs homologues du FBI et de la police française, mais le Canada attend de voir les modalités de l’enquête avant de prendre une décision.

« Nous voulons une enquête complète, crédible et transparente. Le point que je vais souligner au président Aoun est le suivant : “si vous voulez la participation du Canada […], il y aura des conditions qui y seront rattachées”, a dit M. Champagne. Nous avons présenté une offre. Le gouvernement libanais y a répondu. Je veux m’assurer des conditions parce que nous voulons obtenir la vérité. Nous voulons que justice se fasse, je veux de l’imputabilité et de la transparence. »

Lorsqu’elle a annoncé l’aide versée au Liban, la ministre du Développement international Karina Gould avait souligné que l’aide humanitaire n’irait pas directement au gouvernement, vivement critiqué au pays.

Le ministre Champagne a commencé sa tournée diplomatique en Suisse, où il a rencontré dimanche Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, qui joue un rôle de premier plan dans la lutte contre la pandémie de COVID-19.

« Excellente rencontre auj [ourd’hui] à Genève avec le directeur général de l’OMS. Nous avons discuté de la réponse globale à la pandémie COVID19, y compris le besoin d’un accès équitable aux produits de santé critiques », a écrit le ministre sur Twitter.

M. Champagne restera en Suisse lundi, pour se diriger vers l’Italie, mardi.

À la fin de la semaine, M. Champagne ira au Royaume-Uni, où il rencontrera son homologue Dominic Raab.

« Le ministre Champagne suivra tous les protocoles applicables en matière de santé et de sécurité, dont les mesures recommandées par la santé publique, et respectera la quarantaine de 14 jours à son retour au Canada », précise-t-on dans le communiqué.