L’Assemblée nationale se penchera sur la gestion du conseil d’administration de l’organisme Juripop dans la foulée des allégations d’inconduite sexuelle visant son président et fondateur.

« Je vais convoquer une rencontre avec mes collègues du Comité transpartisan sur l’accompagnement des victimes [de violences sexuelles] », a gazouillé samedi après-midi la ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest.

« Face aux allégations sur l’ancien président de Juripop, l’organisme doit nous fournir des explications », a-t-elle ajouté.

Contacté par La Presse, le cabinet de la ministre n’a pas fourni plus de détails sur sa démarche.

« Il n’y aura pas d’autres commentaires pour le moment », a indiqué son directeur des communications, Alex Poulin.

La déclaration de la ministre Charest faisait suite à l’interpellation, plus tôt dans la journée, sur le même réseau social, de la députée libérale Isabelle Melançon, qui réclamait une telle rencontre, rappelant que « Juripop a obtenu 2,6 M$ du gouvernement du Québec » pour offrir un service d’accompagnement et de conseils juridiques gratuits aux victimes de violences sexuelles.

Cloutier nie « tout geste inapproprié »

L’avocat Marc-Antoine Cloutier, qui a fondé la Clinique juridique Juripop en 2009, a remis sa démission vendredi comme président du conseil d’administration dans la foulée d’une allégation d’inconduite sexuelle le visant.

La direction de l’organisme aurait été contactée le mois dernier par une jeune femme, qui n’est pas liée à Juripop, affirmant que MCloutier avait eu un comportement déplacé à son égard lors d’une soirée privée, en 2015.

Marc-Antoine Cloutier a nié « tout geste inapproprié », dans une déclaration transmise aux médias, vendredi.

« J’affirme avoir respecté le principe et la pratique du consentement et je continuerai de défendre ces valeurs qui me sont chères », ajoutait-il, précisant avoir choisi de démissionner pour protéger la réputation de Juripop.

Québec avait accordé en décembre dernier une subvention de plus de 2,6 millions de dollars à Juripop afin d’offrir des services d’accompagnement et de conseils juridiques gratuits aux personnes victimes de violences sexuelles.

Cette aide financière, qui avait été annoncée conjointement par la ministre de la Justice, Sonia LeBel, et des députées de l’opposition, provient des 50 millions sur cinq ans que le gouvernement a prévus pour renforcer la protection des personnes vulnérables.

— Avec Henri Ouellette-Vézina, La Presse