(Québec) Le gouvernement Legault a remporté son pari et fait adopter sans heurts le projet de loi 66, jeudi soir, tout juste avant la pause des Fêtes.

Ce projet de loi accélère 180 projets d’infrastructure (écoles, routes, maisons des aînés, etc.) en réduisant notamment les délais des évaluations environnementales.

Il s’agit d’une version allégée du défunt projet de loi 61, qui permettait au gouvernement de contourner la Loi sur les contrats publics et de prolonger l’état d’urgence sanitaire indéfiniment.

Les partis d’opposition se sont félicités cette semaine d’avoir pu bonifier le projet de loi 66 lors de son étude détaillée. Malgré cela, deux partis ont voté contre.

Dans un communiqué de presse publié jeudi, le Parti québécois a expliqué voter contre le projet de loi « car le gouvernement s’entête à opposer environnement et relance économique ».

De plus, la formation politique dirigée par Paul St-Pierre Plamondon affirme que « la priorité accordée aux projets d’agrandissement de McGill et de Dawson demeure, ce qui est inacceptable ».

« Le Parti québécois s’opposera toujours à l’anglicisation planifiée du Québec », a déclaré le député péquiste de Jonquière, Sylvain Gaudreault.

Selon lui, le projet de loi 66 met surtout l’accent sur les priorités électorales de la Coalition avenir Québec, « qui ne sont pas nécessairement celles des différentes régions du Québec ».

Une analyse partagée par Québec solidaire, qui a également voté contre le projet de loi. « C’est un mauvais projet de loi », a tranché mardi son co-porte-parole, Gabriel Nadeau-Dubois.

« Au final, on y retrouve toujours des atteintes aux processus environnementaux, et ça, pour Québec solidaire, c’est inacceptable », a renchéri le député Vincent Marissal, jeudi.

De son côté, le député libéral Gaétan Barrette a fait valoir que la situation exceptionnelle méritait un remède exceptionnel.

« La relance économique passe en partie par les infrastructures, a-t-il concédé. Il nous apparaît acceptable de faire une entorse aux règles strictes que nous connaissons, notamment en matière d’environnement. »

La présidente du Conseil du trésor et responsable du dossier, Sonia LeBel, s’est réjouie de pouvoir donner au Québec un outil de plus afin de relancer son économie en temps de pandémie.

Elle a accepté dans le projet de loi d’élargir les pouvoirs de surveillance de l’Autorité des marchés publics, et ce, de façon permanente.

Malgré leur désaccord, les députés concernés ont salué la façon de travailler de Mme LeBel, « qui pourrait nous inspirer collectivement, tous les élus », a ajouté M. Marissal.