(Québec) Les ministres caquistes « doivent cesser de se cacher » pour ne pas répondre aux questions, réclame le Parti québécois (PQ).

Le gouvernement Legault tire prétexte de la pandémie afin de rendre ses ministres moins disponibles pour répondre aux partis d’opposition et aux journalistes, a dénoncé le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, dans une entrevue avec La Presse Canadienne lundi. La semaine dernière, le Parti libéral (PLQ) reprochait pour sa part au premier ministre de n’être présent en Chambre qu’une fois sur deux.

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Paul St-Pierre Plamondon

Depuis le retour au Salon bleu en septembre, la Coalition avenir Québec (CAQ) a instauré un système de rotation de deux équipes de ministres et députés, pour éviter une contamination, a-t-on alors expliqué.

En outre, les journalistes ne peuvent plus interpeller les ministres dans leurs déplacements ou organiser des mêlées de presse improvisées, en raison des règles de distanciation. Les ministres ne se présentent au podium mis en place dans le hall du parlement, sauf s’ils ont quelque chose à annoncer.

« C’est très problématique sur le plan de la démocratie, a déclaré M. St Pierre Plamondon. Les ministres se cachent et ne prennent pas leurs responsabilités vis-à-vis de l’opposition et des journalistes. »

Le chef péquiste a évoqué quelques exemples. Entre autres, le ministre des Finances, Eric Girard, s’est contenté de diffuser un communiqué lundi sur une vérification à Loto-Québec concernant des allégations de blanchiment d’argent, mais sans conférence de presse et sans accorder d’entrevue.

M. St-Pierre Plamondon reproche aussi au ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, d’avoir été absent pour commenter lorsque le procès de Nathalie Normandeau a avorté.

Ou encore, la semaine dernière, la ministre responsable du Développement régional, Marie-Ève Proulx, devait être en Chambre, mais finalement, le leader parlementaire caquiste, M. Jolin-Barrette, a signalé son absence. Or, coïncidence, les libéraux lui reprochent d’avoir faussement accusé un de leurs élus d’inciter à défier les consignes de la santé publique.

« Donc tant pour les journalistes que pour les oppositions, le temps est long et la stratégie est évidente : on laisse le sujet mourir dans l’actualité, en rendant les ministres indisponibles. Ensuite les gens oublient et passent à autre chose. »

Selon le chef péquiste, il s’agit d’un autre volet du plan caquiste pour contrôler les communications.