(Québec) Le gouvernement Legault n'élargira finalement pas un programme spécial en immigration pour permettre à un plus grand nombre d’« anges gardiens », des demandeurs d’asile ayant travaillé dans des services essentiels lors de la première vague de COVID-19, d’obtenir leur résidence permanente.

L’été dernier, Québec et Ottawa ont annoncé la mise en place d’un programme pour permettre à certains « anges gardiens » d’obtenir une passerelle vers la résidence permanente. Les professions visées par cette entente sont les préposés aux bénéficiaires, les infirmières, les aides-infirmières, les aides-soignants, les aides de maintien à domicile et les superviseurs de soins infirmiers.

Il y a quelques semaines, M. Legault avait causé la surprise à la période de questions en affirmant qu’il avait mandaté la ministre Girault de rencontrer Françoise David afin d’évaluer la possibilité d’élargir ce programme à d’autres professions.

« La semaine dernière, j’ai eu la chance de parler avec Françoise David. Je me suis assuré qu’elle ait une rencontre avec la ministre des Relations internationales, parce qu’elle me disait qu’il y avait un petit nombre de personnes qui avaient travaillé au front pour faire du ménage, dans certains cas dans les épiceries, dans certains cas dans les pharmacies. Je voulais un portrait exact », avait-il dit.

Or, le premier ministre a finalement affirmé mardi que la proposition faite par l'ancienne députée solidaire Françoise David lors d’une rencontre avec la ministre des Relations internationales, Nadine Girault, était selon lui « pas acceptable », sans donner plus de détails.

L’ancienne députée a confirmé mardi à La Presse que cette rencontre avait eu lieu. Mme David a également souligné qu’elle était accompagnée au cabinet de la ministre des Relations internationales de la directrice générale de la Maison d’Haïti, Marjorie Villefranche, et du directeur de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes, Stephan Reichhold. Leurs pourparlers n’ont finalement pas convaincu Québec, qui préfère s’en tenir au programme initial plutôt que de l’élargir, malgré les signaux que le gouvernement a lui-même envoyés ces dernières semaines.

De passage à Thetford Mines, à la fin du mois d’août, le premier ministre avait également expliqué la décision d’exclure certaines professions du programme parce qu’il faut tracer une ligne.

« Des personnes viennent nous dire "oui, mais les épiceries… c’est un service essentiel. Il y a des demandeurs d’asile qui ont travaillé là. Dans les hôpitaux, il y a des demandeurs d’asile qui ont travaillé à nettoyer des locaux…" Un moment donné, on trace la ligne où ? », avait-il affirmé.