(Québec) Le parti de François Legault a une nouvelle présidente : Sarah Beaumier, ex-candidate dans Hochelaga-Maisonneuve en 2018, a remporté le scrutin en ligne à l’occasion du congrès de la Coalition avenir Québec (CAQ). Elle veut « dynamiser la vie démocratique » du parti, constatant des « lacunes » à ce chapitre.

La spécialiste du marketing, mère de trois jeunes enfants, a battu la présidente sortante, Alice Khalil, qui avait été nommée au printemps 2019. Le parti a confirmé sa victoire dimanche matin, alors que les membres ont voté en ligne entre 11 h et 17 h samedi.

« Mon objectif, c’est de combler les manques que moi j’ai vécus comme militante », a expliqué Mme Beaumier, membre de la CAQ depuis 2012, lors d’un entretien avec La Presse la veille du congrès.

Le « gros problème » jusqu’ici au sein du parti fondé en 2011, c’est qu’« on n’est pas en train d’avoir une discussion entre membres qui est super fertile ».

« Je suis d’accord avec la façon dont on fonctionne depuis le début, c’est-à-dire qu’on est organisés en fonction de régions électorales. Mais on peut ajouter un niveau à ça, et c’est là où il y a un travail à faire à mon avis : organiser les discussions entre les membres sur la base des enjeux et pas seulement sur la base de leurs petits comtés électoraux en vue de peut-être trouver des bénévoles pour les prochaines élections. Ça prend quelque chose de plus porteur pour rallier les gens et, éventuellement, recruter de nouveaux membres », a-t-elle expliqué.

Elle considère que les membres seront davantage « mobilisés » lors des élections générales si, à l’intérieur du parti, on leur permet de « parler des choses qui les font vibrer pour vrai ».

« J’ai l’impression, jusqu’à un certain point, que c’est une des choses que les membres déplorent : ils sont là, mais en même temps quand on les consulte, peut-être que les réponses sont déjà un peu toutes faites jusqu’à un certain point, Et ça, ça ne plaît pas nécessairement à tout le monde. »

Elle signale toutefois qu’un parti au pouvoir doit être conscient que ses membres « ne représentent pas 100 % de l’électorat ». « Je ne pense pas que c’est sain non plus que le membership d’un parti soit à la source de la politique du gouvernement, qui est là pour tout le monde. Je ne suis pas de cette école-là : “c’est nous qui avons la balle et on ne la passe pas à personne”. »

La « position de force » de la CAQ lui permet d’ailleurs à ses yeux de s’ouvrir aux idées des autres partis. « J’adore certaines idées de Québec solidaire et je suis membre de la page de Catherine Dorion », a-t-elle mentionné. Selon elle, « tout le parlementarisme de chicane, ça ne parle plus à beaucoup de gens et ça alimente le cynisme. »

« Ce qui m’a attiré à la CAQ, c’est qu’on est passé d’un débat stérile sur “on reste dans le Canada ou on s’en va ?” à “est-ce qu’on peut parler de la meilleure façon de gérer l’argent des Québécois pour qu’ils reçoivent les meilleurs services ?” Je trouvais enfin intéressant de parler d’administration publique. Ça peut paraître un peu drabe pour beaucoup de gens, mais quand tu transformes ça en enjeu, c’est intéressant. »

Dans un discours adressé aux membres de la CAQ avant le vote, Sarah Beaumier a promis d’être « une présidente de terrain à l’écoute ». « Sous ma gouverne, le comité exécutif répondra aux besoins des membres d’abord et avant tout », a-t-elle ajouté.

Selon une biographie diffusée sur le site web de la CAQ, Sarah Beaumier a un baccalauréat en commerce de l’Université Concordia et une maîtrise en marketing de l’école des Hautes études commerciales (HEC) de l’Université de Montréal. Elle a travaillé en marketing et en gestion, notamment chez Merck Canada, Novo Nordisk, au Consulat général du Canada à New York, au Globe and Mail et, plus récemment, à l’agence Touché !