(Ottawa) Le revenu minimum garanti s’impose comme une priorité pour les députés du Parti libéral du Canada, tandis que le gouvernement de Justin Trudeau concocte son plan pour aider la population à traverser la crise de la COVID-19 et rétablir l’économie convalescente.

Le caucus libéral demande au gouvernement d’adopter l’idée par le biais d’une résolution de politique prioritaire qui sera examinée lors du prochain congrès national du parti.

Les députés jugent cette proposition si importante qu’ils l’ont désignée comme leur principale résolution, ce qui garantit qu’elle sera débattue et soumise à un vote lors du congrès prévu du 12 au 15 novembre.

Elle figure parmi plus d’une cinquantaine de résolutions prioritaires émanant des associations provinciales et territoriales ainsi que des différentes commissions du parti qui feront l’objet dès samedi de discussions en ligne entre les membres.

Les députés libéraux ne sont pas seuls à réclamer un revenu minimum garanti.

La cinquantaine de résolutions comprend de nombreux appels, issus de partout au pays, exhortant le gouvernement à adopter l’idée sous une forme ou une autre.

Plusieurs résolutions, dont une provenant du caucus, demandent aussi au gouvernement d’élaborer des normes fédérales pour les foyers de soins de longue durée – et de fournir aux provinces le financement nécessaire pour respecter ces normes. Les établissements de soins de longue durée ont encaissé la plupart des quelque 9000 décès attribuables à la COVID-19 depuis l’apparition du virus au Canada.

La pression pour une refonte du filet de sécurité sociale monte alors que le gouvernement libéral se prépare au discours du Trône du 23 septembre, qui exposera son plan pour relancer l’économie et protéger les Canadiens pendant la crise sanitaire, qui reprend de plus belle après une légère accalmie estivale.

La pandémie a mis en lumière des failles dans le filet de sécurité sociale, notamment au niveau du programme d’assurance-emploi qui s’est avéré incapable de soutenir les millions de Canadiens subitement sans travail lorsque les activités non essentielles ont été mises en veilleuse en mars dernier afin de freiner la propagation du nouveau coronavirus.

Pour combler ce vide, le gouvernement a introduit à la hâte la Prestation canadienne d’urgence de 2000 $ par mois, un programme que le caucus qualifie de « progressiste et transformateur » et qui s’est selon lui avéré « à la fois efficace et populaire » en venant en aide à 8,5 millions de Canadiens.

Des militants espéraient que la PCU se transformerait en un revenu minimum garanti sur une base permanente, mais le programme est en train de se tarir pour céder sa place à une formule d’assurance-emploi plus généreuse et flexible.

Et bien que certains ministres avaient initialement laissé entendre que la PCU pourrait paver la voie à un revenu minimum garanti, des sources gouvernementales indiquent maintenant qu’une réforme majeure de ce genre n’est pas dans les plans pendant que la pandémie continue de faire rage.

La résolution du caucus fait toutefois valoir que la crise a présenté une occasion unique de repenser le Canada de demain. Un revenu minimum garanti simplifierait les demandes de prestations pour les Canadiens dans le besoin et réduirait les coûts administratifs pour le gouvernement, tout en offrant une stabilité de revenu qui est essentielle « à l’égalité des chances, au bien-être et à la dignité », avance-t-on.

Le congrès devrait avoir lieu à Ottawa. Le parti n’a pas encore décidé s’il se déroulera de manière entièrement virtuelle ou sous une formule hybride.