(Ottawa) Le gouvernement minoritaire de Justin Trudeau a jusqu’à mercredi pour obtenir l’appui d’au moins un parti d’opposition et éviter d’échouer à un vote de confiance qui plongerait le pays dans une autre campagne électorale.

Mercredi est jour d’étude de crédits budgétaires. Les députés devront alors débattre et adopter des dépenses gouvernementales de plusieurs milliards de dollars liées à la pandémie de COVID-19.

Près de 81 milliards de dépenses ont déjà été adoptées par le Parlement. Il s’agit des principaux programmes mis en œuvre par Ottawa, tels que la Prestation canadienne d’urgence, l’aide aux loyers commerciaux ou encore l’aide aux personnes aînées.

Les nouvelles dépenses qui devront faire l’objet d’un vote mercredi totalisent six milliards. Elles comprennent notamment des fonds pour la recherche médicale, le soutien à la Croix-Rouge canadienne et de l’aide pour les petites et moyennes entreprises.

Les élus auront quatre heures pour s’y pencher à la Chambre des communes, mais le gouvernement fait valoir que ces dépenses sont déjà publiques depuis près de deux semaines et qu’elles devraient faire consensus.

N’empêche, les partis d’opposition sont prêts pour un autre bras de fer. Lundi matin, le Nouveau Parti démocratique (NPD) disait être prêt à donner son aval aux crédits budgétaires si, et seulement si, le gouvernement accepte de prolonger la PCU.

PHOTO SEAN KILPATRICK, LA PRESSE CANADIENNE

Jagmeet Singh

Une heure plus tard, le premier ministre Trudeau tentait de se montrer rassurant en disant que la PCU serait prolongée, mais n’a pas dit quand ni comment.

Cela n’a pas convaincu les troupes du chef néo-démocrate Jagmeet Singh, qui espèrent toujours un « engagement concret » de la part du gouvernement Trudeau même s’ils sont « flexibles » sur les moyens.

Le Bloc québécois fera connaître ses intentions mardi matin. Le Parti conservateur n’a pas voulu dévoiler s’il votera pour ou contre les crédits budgétaires, traditionnellement un vote de confiance du gouvernement.

« Nous gardons espoir que les libéraux accepteront de financer la vérificatrice générale et qu’ils combleront les lacunes de leurs programmes afin que tous les Canadiens soient bien traités et ne tombent pas dans une craque », a fait savoir le bureau d’Andrew Scheer.

Questionné au sujet de la possibilité que le gouvernement tombe, faute d’appuis, le premier ministre a légèrement haussé les épaules.

« Comme toujours, dans un Parlement minoritaire, ce sont les parlementaires qui vont décider ce qui se passe », a simplement répondu M. Trudeau en réponse à une journaliste qui évoquait ce scénario.

M. Singh, de son côté, a dit que son but n’était pas de faire tomber le gouvernement, mais bien d’aider les gens.

L’adoption des crédits budgétaires arrivera une semaine après l’échec du gouvernement Trudeau pour obtenir l’appui des autres partis d’opposition afin de faire adopter le projet de loi C-17 qui venait modifier des programmes gouvernementaux, dont la PCU.

Le gouvernement avait proposé de scinder le projet de loi pour adopter uniquement l’aide pour les personnes vivant avec un handicap, mais les conservateurs ont refusé.

Les partis d’opposition n’avaient pas en main, lundi, une nouvelle mouture du projet de loi. Il n’est pas clair non plus quand la Chambre des communes sera convoquée de nouveau pour l’adopter.