(Québec) Avec l’appui des villes, le premier ministre François Legault fait une ultime tentative pour sortir de l’impasse son projet de loi sur la relance de l’économie. L’opposition lui fait une proposition pour scinder la pièce législative, ce que le gouvernement refuse toutefois de faire.

L’Union des municipalités du Québec, la Fédération québécoise des municipalités et la mairesse de Montréal Valérie Plante ont fait des sorties publiques dès jeudi soir pour manifester l’importance pour elles que le projet de loi 61 soit adopté afin d’accélérer la réalisation de projets d’infrastructures. Elles demandent aux parlementaires de trouver un terrain d’entente.

Jeudi, l’opposition a jugé que les amendements proposés par le gouvernement sont insuffisants. Le projet de loi est dans l’impasse depuis. Le gouvernement a besoin de l’appui unanime des parlementaires pour faire cheminer son projet de loi en raison de son dépôt tardif, la semaine dernière.

Sur sa page Facebook vendredi matin, François Legault a sollicité l’appui des Québécois pour faire pression sur l’opposition afin qu’elle permette la poursuite de l’étude du projet de loi au-delà de la session parlementaire qui prend fin vendredi.

Il a fait valoir que ses amendements répondent aux objections de l’opposition : le retrait de l’article 50 qui permettait de contourner les dispositions de la Loi sur les contrats des organismes publics et la prolongation de l’état d’urgence sanitaire limitée au 1er octobre, par exemple.

« L’opposition préfère marquer des points politiques au lieu de travailler de bonne foi pour relancer l’économie et construire les équipements attendus par les Québécois. Mais j’ai encore l’espoir qu’ils changent d’attitude, qu’ils votent pour le principe de la loi et qu’on puisse continuer les discussions la semaine prochaine. On doit aux Québécois d’au moins essayer de nous entendre », écrit-il.

Vendredi matin, le Parti libéral du Québec a suggéré de scinder la pièce législative pour ne faire cheminer que les articles « purement économiques » qui, selon lui, sont réclamés par l’industrie de la construction et les municipalités. Il s'agit essentiellement d'articles qui concernent la restauration et le versement plus rapide par l'État de paiements aux entrepreneurs. Il n’est pas question de donner le feu vert à l’élimination de « contre-pouvoirs », a ajouté le député Gaétan Barrette.

Le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, a salué « l'évolution dans la pensée » du PLQ, mais il n'est pas question pour lui de scinder le projet de loi. Il demande à l'opposition d'accepter d'adopter le principe du projet de loi vendredi pour ensuite passer à l'étape de l'étude détaillée la semaine prochaine, étape au cours de laquelle il sera possible de discuter de ses amendements, a-t-il répondu en substance.

Il a tenu une conférence de presse en compagnie de ses collègues Andrée Laforest (Affaires municipales), Chantal Rouleau (déléguée aux Transports), Benoit Charrette (Environnement), Pierre Dufour (Forêts, Faune et Parcs) et Sonia LeBel (Justice), qui ont tous plaidé pour l'adoption du projet de loi. Mme LeBel, ex-procureure en chef de la commission Charbonneau, a soutenu que le projet de loi 61 a été amélioré et qu'il n'entraînerait pas le retour à la corruption et la collusion, crainte exprimée par des groupes de surveillance comme le comité de suivi des recommandations de la commission Charbonneau.