(Québec) Québec solidaire (QS) propose une « révolution » pour améliorer les soins aux personnes âgées.

La formation de gauche met de l’avant un plan comportant des investissements de près d’un milliard par an sur 10 ans, mais avec des économies à la clé.

« On a besoin d’une vraie révolution, il faut tout réinventer, le modèle actuel est un échec total […], un gouffre financier », a affirmé le leader parlementaire de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, en entrevue téléphonique avec La Presse canadienne jeudi. Il évoque ainsi l’hécatombe actuelle dans les Centres d’hébergement et de soins de longue durée, au cœur de la crise du coronavirus : la grande majorité des morts au Québec sont dans les CHSLD.

Actuellement, seulement 15 % des dépenses en soins de longue durée sont consacrés aux soins à domicile, a-t-il indiqué, et QS propose de viser 60 % en 10 ans.

« Les soins à domicile sont dans un état lamentable au Québec », a fait remarquer la députée Catherine Dorion, qui est porte-parole de son parti dans le dossier des aînés.

La formation politique propose une enveloppe de 750 millions par an pour y arriver, mais en contrepartie, cet effort permettrait de réaliser des économies : une place en CHSLD coûte actuellement 100 000 $ par an à l’État, a fait savoir la députée de Taschereau.

« On va appuyer l’aîné en soins à domicile jusqu’à ce que ça coûte 100 000 $ (par an) », a expliqué Mme Dorion, après quoi il sera recommandé de le transférer dans un établissement de soins de longue durée.

En outre, QS préconise de mettre fin au « fouillis » des soutiens financiers et fiscaux aux proches aidants au profit d’une seule allocation qui leur serait destinée. Une enveloppe de 230 millions par an y serait consacrée.

Enfin, QS veut abolir les Centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), pour les remplacer par des « résidences locales de soins », des établissements à taille humaine gérés par les communautés, à l’instar des Centres de la petite enfance (CPE).

Selon M. Nadeau-Dubois, « il faut sortir les résidences du mammouth bureaucratique des Centres intégrés de soins et de services sociaux (CISSS) », qui gèrent actuellement les CHSLD.

Des États développés ont fait le choix de consacrer une proportion plus élevée de leurs ressources dans les soins de longue durée à domicile, a dit Mme Dorion, comme la Suède (41 %), la Finlande (51 %), les Pays-Bas (73 %) et le Danemark (75 %).

« On est une exception et je me demande comment on s’est rendu là, dans un système qui ne marche pas et qui nous coûte plus cher », a-t-elle déploré. Elle appelle le gouvernement caquiste à mettre en place rapidement les éléments de ce plan parce que la « détresse » est déjà et il faut agir sans attendre.

« On est une aberration sur le plan international et il est temps qu’on corrige cette erreur », a conclu M. Nadeau-Dubois.