(Québec) Les partis d’opposition ont été unanimes, mercredi, à condamner les mesures environnementales du deuxième budget du gouvernement Legault.

Les caquistes se targuent d’avoir déposé, mardi, un « budget vert » avec un bouquet de mesures et des investissements massifs dans les transports en commun.

Québec a entre autres ajouté 2 milliards aux plus de 4 milliards de revenus provenant de la Bourse du carbone pour accélérer notamment la réduction des gaz à effet de serre (GES), pour un total de 6,2 milliards. De cette somme, environ 3,8 milliards serviront à électrifier les transports, soit les camions lourds, les transports collectifs et les véhicules des particuliers.

Cependant, cette enveloppe est étalée sur six ans et les oppositions font valoir que les sommes sont donc moins importantes qu’elles n’y paraissent.

L’opposition officielle a ridiculisé les efforts du gouvernement qu’il qualifie lui-même d’« ambitieux ». La porte-parole du Parti libéral en environnement (PLQ), Marie Montpetit, a relevé que les nouvelles mesures se limitent à une seule page dans le document budgétaire.

« Si c’est ça être ambitieux, j’invite (le gouvernement) à aller consulter le dictionnaire », a ironisé la députée de Maurice-Richard, à la commission qui étudie les crédits du ministère de l’Environnement.

À la période de questions, la co-chef de Québec solidaire (QS), Manon Massé, a affirmé que les 2 milliards additionnels équivalaient au fond à 350 millions par an, ce qui est bien peu considérant l’urgence climatique.

« Pour tous ceux qui avaient cru au marketing vert de la CAQ, c’est une immense déception », a-t-elle déploré.

Pour sa part, le député péquiste Sylvain Gaudreault a laissé entendre que les 2 milliards, une fois répartis sur six ans, correspondaient à 0,3 % du budget annuel du Québec.

« On n’a pas du tout confiance en l’avenir, quand on voit qu’en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques, le gouvernement ne fait que de la relation publique. On ne peut pas qualifier de vert un budget qui investit deux fois plus d’argent dans le réseau routier que dans le transport collectif. »

Le premier ministre François Legault a répliqué qu’il s’attendait à ce que QS réagisse négativement. Il a par ailleurs fait valoir que son gouvernement prévoyait de vastes projets de transport collectif au cours des prochaines années, dans la région métropolitaine de Montréal, en Outaouais et à Québec.

Au total, l’investissement est estimé à 43 milliards, dont une bonne partie viendrait toutefois aussi du fédéral et de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

« On a déposé un budget qui est ambitieux en environnement, mais un budget aussi qui est équilibré, a argué M. Legault. Ça rejoint pas mal plus ce que souhaitent les Québécois que de se faire dire : “un milliard par année, c’est des pinottes”. Ça, c’est Québec solidaire, c’est ça que les Québécois n’aiment pas. »