(Sherbrooke) Pour devenir chef du Parti québécois (PQ) et aspirer au poste de premier ministre, il faut avoir une connaissance de l’administration publique et de la gouvernance de l’État.

C’est la flèche qu’a lancée le candidat à la direction du PQ Sylvain Gaudreault, jeudi à ses rivaux moins expérimentés. Son adversaire Paul St-Pierre Plamondon n’a pas mis de temps à réagir.

En marge du caucus des élus de son parti dans un hôtel de Sherbrooke, M. Gaudreault répondait à des questions sur l’éventuelle candidature de l’humoriste Guy Nantel.

Or pas plus M. Nantel que les autres candidats confirmés ou pressentis à la direction du PQ n’a d’expérience dans la gestion de l’État québécois.

Paul St-Pierre Plamondon et l’historien et professeur Frédéric Bastien ont annoncé qu’ils se lançaient dans la course au PQ, tandis que l’avocat spécialisé en immigration Stéphane Handfield est pressenti aussi pour emboîter le pas, mais ni l’un ni l’autre n’a déjà été élu à l’Assemblée nationale.

« Je ne veux disqualifier personne, a déclaré M. Gaudreault. Pour devenir chef et éventuellement aspirer à devenir premier ministre, il faut avoir une connaissance de l’administration et de la gouvernance de l’État, et c’est ce que je souhaite que tout le monde puisse avoir. »

Il a rappelé qu’il a lui-même déjà été ministre avec deux portefeuilles importants, les Transports et les Affaires municipales, « dans un contexte pas facile », entre 2012 et 2014, en plus d’être député de Jonquière depuis 2007.

Des réactions

Un des rivaux les plus en vue de M. Gaudreault, Paul St-Pierre Plamondon, soutient pour sa part que l’expérience politique ne sera pas l’enjeu déterminant.

« La question […] ne sera pas : qui a le plus d’expérience en commission parlementaire ? a-t-il transmis en réplique à La Presse canadienne. La question sera : qui peut rebâtir en attirant au Parti québécois des gens qui sont à l’extérieur du parti ? Qui parle du pays de manière à enthousiasmer la population en général ? »

M. St-Pierre Plamondon soutient qu’il est le mieux placé pour attirer de nouveaux visages au PQ.

« En 2016, j’avais vendu 4900 cartes de membre avec une très petite équipe (lors de la dernière campagne à la direction), et là, j’ai une équipe de plus de 200 bénévoles. À mon lancement (de campagne), nous étions 300 personnes dont une forte proportion de jeunes. »

Et être humoriste ?

Être humoriste et briguer la direction du PQ ne constitue pas un problème en soi, mais avoir acquis une expérience en politique est important, a en outre soutenu M. Gaudreault.

« M. Nantel est quelqu’un de sérieux parce qu’il a une réflexion, même s’il est humoriste. C’est sa décision, c’est une bonne nouvelle qu’un homme sérieux comme M. Nantel souhaite adhérer au Parti québécois. »

Les règles de la course à la direction du PQ seront fixées samedi par une instance du parti, la conférence des présidents.

L’élection du nouveau chef aura lieu le 19 juin.