(Ottawa) L’autorité de l’aviation civile iranienne affirme qu’elle a invité des enquêteurs canadiens du Bureau de la sécurité des transports à se joindre à l’équipe grandissante qui devra se pencher sur l’écrasement d’un avion ukrainien près de Téhéran, mercredi.

La tragédie a fait 176 morts, dont 138 personnes qui se dirigeaient vers le Canada ; plus du tiers des victimes (63 personnes) étaient des citoyens canadiens. Le premier ministre Justin Trudeau soutenait mercredi que le Canada avait demandé à participer à l’enquête menée par l’Iran.

Le communiqué de l’autorité de l’aviation civile iranienne, publié en ligne, indique que des représentants du transporteur aérien Ukraine International sont arrivés à Téhéran jeudi pour amorcer l’enquête.

Le ministre canadien des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, a discuté mercredi soir avec son homologue iranien de l’écrasement mortel. Le Canada a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran en 2012, accusant le régime iranien de soutenir le terrorisme.

Un résumé de l’appel téléphonique publié jeudi matin par Affaires mondiales Canada indique que M. Champagne a souligné à Mohammad Javad Zarif la nécessité pour les fonctionnaires canadiens d’être autorisés à fournir des services consulaires en Iran, à aider à l’identification des victimes sur place et à participer à l’enquête.

M. Champagne a également déclaré à M. Zarif que le Canada et les Canadiens « ont des questions [sur l’accident] auxquelles il faudra des réponses ». Il a aussi « condamné les frappes iraniennes visant des bases en Irak où des forces de la coalition, y compris des Canadiennes et Canadiens, sont stationnées ».

Le résumé de l’appel ne fournit toutefois aucun détail sur la réaction de M. Zarif aux demandes de M. Champagne, et le cabinet du ministre canadien a refusé de fournir d’autres informations.

On ne sait pas non plus si le constructeur de l’avion, l’américain Boeing, a été invité à participer à l’enquête en vertu des règles de l’Organisation de l’aviation civile internationale, qui guident ce type d’investigation.

Un rapport initial d’enquêteurs de l’Organisation de l’aviation civile iranienne, dévoilé jeudi, affirme que l’équipage du Boeing 737-800 n’a pas utilisé la radio pour lancer un appel à l’aide. Les enquêteurs ajoutent que peu avant l’écrasement, les pilotes ont tenté de ramener l’appareil à l’aéroport international Imam-Khomeini de Téhéran, d’où il venait de décoller. L’avion s’est abîmé à Shahedshahr, dans une zone agricole située en périphérie de Téhéran. Les enquêteurs pensent qu’un incident soudain s’est produit à bord de l’avion.

L’écrasement est survenu après une semaine de tensions au Moyen-Orient, et quelques heures seulement après des tirs de missiles iraniens sur des bases en Irak, où des troupes américaines et alliées sont stationnées. L’Iran a déclaré que les attaques étaient des représailles à l’exécution par les Américains d’un général iranien près de Bagdad la semaine dernière.