(Ottawa) Le Canada peut se féliciter d’avoir quelqu’un comme le général Jonathan Vance à la tête de ses forces armées, a déclaré le ministre de la Défense, Harjit Sajjan.

Cette déclaration survient au moment les observateurs s’interrogent sur l’avenir du général Vance. Celui-ci avait été nommé chef de l’État-Major, le plus haut poste au sein des Forces armées canadiennes, par le premier ministre conservateur Stephen Harper en juillet 2015.

Le mandat de M. Vance a coïncidé avec de nouveaux investissements importants dans les Forces armées canadiennes, le déploiement de troupes en Irak, au Mali et en Lettonie ainsi que des efforts pour réprimer les inconduites sexuelles et augmenter le recrutement de femmes.

Pourtant, il a également fait face à sa part de critiques au fil des années, notamment à propos de sa décision de suspendre son adjoint, le vice-amiral Mark Norman en 2017 et de la façon dont il a géré son remplacement.

PHOTO ADRIAN WYLD, LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre de la Défense Harjit Sajjan

Le général Vance a également été accusé d’avoir soutenu trop rapidement les décisions controversées du gouvernement libéral comme ses intentions d’acheter des avions de chasse Super Hornet.

Le ministre Sajjan ne dit pas si le général Vance sera remplacé, car la décision appartient au premier ministre Justin Trudeau. Toutefois, il a déclaré à La Presse canadienne qu’il était fier du travail de l’officier supérieur au cours d’une période importante pour l’armée.

Si les spéculations sur l’avenir du général se multiplient, c’est notamment en raison de la durée de son commandement, note un expert des questions militaires, David Perry, de l’Institut canadien des affaires mondiales.

Mais savoir qui le remplacerait demeure une question ouverte.

La suspension du vice-amiral Norman et sa retraite subséquente ont entraîné un chamboulement au sein du commandement. Plusieurs postes importants sont occupés par de nouveaux commandants.

Le général Vance et le ministre Sajjan, qui occupe ce poste depuis l’arrivée au pouvoir des libéraux en 2015, sont devenus « les constantes » dans la politique canadienne de défense, souligne M. Perry.

C’est peut-être la raison pour laquelle il n’y aura vraisemblablement pas un changement de la garde à la tête des Forces armées canadiennes. De plus, des indications semblent dire que les libérations n’ont pas l’intention d’apporter des changements radicaux dans la gestion de l’armée.

« Il y aura de la continuité, prévoit M. Perry. Il est certain que les signaux que le gouvernement a envoyés à ce moment-ci pointent beaucoup plus vers la poursuite de la mise en œuvre de la politique actuelle et du cadre à l’intérieur duquel elle a été mise en place lors de la dernière législature. »