(Alma) Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, exhorte le premier ministre sortant Justin Trudeau à dénoncer la décision de la Cour suprême espagnole de condamner des indépendantistes catalans à la prison.

Le plus haut tribunal d’Espagne a délivré lundi un mandat d’arrêt international contre l’ex-président régional catalan Carles Puigdemont, en plus d’imposer de longues peines d’emprisonnement à neuf de ses collègues séparatistes pour leur rôle dans une tentative de sécession en 2017. Outre les accusations de sédition, quatre d’entre eux ont été reconnus coupables de détournement de fonds publics. Trois autres ont été mis à l’amende pour désobéissance à l’autorité.

PHOTO LLUIS GENE, AGENCE FRANCE-PRESSE

L’ancien vice-président du gouvernement régional Oriol Junqueras (à gauche) et le président d’Omnium Cultural Jordi Cuixart font partie des neuf séparatistes catalans condamnés à la prison.

En conférence de presse à Alma, au Lac-Saint-Jean, M. Blanchet a avancé que leur seul crime est pourtant d’avoir organisé un référendum sur l’autodétermination de leur peuple. Il a invité l’ensemble de ses adversaires politiques à joindre leur voix à la sienne pour décrier ce « coup de force contre la démocratie ».

« Je demande à tous les partis politiques de s’exprimer publiquement et clairement, de dénoncer l’emprisonnement politique de gens qui n’ont posé aucun geste criminel, qui n’ont posé aucun geste violent, qui ont eu pour seul crime d’avoir organisé un référendum sur le droit à l’autodétermination du peuple catalan », a-t-il martelé.

« L’emprisonnement est clairement une mesure totalement inappropriée et gravement exagérée », a-t-il ajouté, en précisant que la désobéissance civile des Catalans serait selon lui justifiée dans de telles circonstances.

M. Blanchet annoncé qu’il se rendrait lui-même en Catalogne après le scrutin du 21 octobre, car le Bloc québécois est « proche de cette cause depuis le début ». Il tentera notamment de rencontrer à nouveau M. Puigdemont, qui s’était exilé en Belgique après avoir défié les interdictions de justice en orchestrant un référendum et en déclarant unilatéralement l’indépendance catalane.

Questionné à ce sujet lors de son passage à Windsor, en Ontario, le chef libéral Justin Trudeau a refusé de se mouiller.

« C’est une affaire interne, espagnole, et je n’aurai pas de commentaires à faire », a-t-il expliqué.

Lors de la même conférence de presse, il n’a toutefois pas hésité à condamner l’incursion de la Turquie en Syrie.

À exactement une semaine des élections, le chef bloquiste fait campagne au Saguenay—Lac-Saint-Jean. En matinée, il devait être flanqué de ses trois candidats dans la région : Alexis Brunelle-Duceppe (Lac-Saint-Jean), le fils de l’ex-chef bloquiste Gilles Duceppe ; Mario Simard (Jonquière) ; et Valérie Tremblay (Chicoutimi-Le Fjord), qui compte parmi les cinq candidats ayant dû s’excuser la semaine dernière pour leurs propos anti-islam.

M. Blanchet doit terminer sa journée dans la région de la Capitale-Nationale avec, entre autres, un rassemblement militant à La Malbaie.