(Bromont) Les vingt-huit députés libéraux se préparent à une session parlementaire mouvementée, où la protection de la langue française risque d’être à l’avant-plan.

Ils fourbiront leurs armes lors d’un caucus présessionnel à Bromont, en Estrie, mercredi et jeudi. La circonscription de Brome-Missisquoi est actuellement représentée par la caquiste Isabelle Charest.

D’ores et déjà, les libéraux demandent à être consultés lors de l’élaboration du plan d’action gouvernemental sur la langue française. Ce dossier est désormais entre les mains du ministre de l’Immigration, et leader parlementaire du gouvernement, Simon Jolin-Barrette.

Au moment de lui attribuer ces nouvelles responsabilités, le premier ministre François Legault avait déclaré que l’enjeu du français au Québec était « transpartisan ».

« C’est notre attente, d’être consultés, a déclaré la députée libérale Christine St-Pierre en entrevue téléphonique, mardi. Je pense que la langue française doit être la priorité de tous les instants. Que François Legault décide un an après avoir pris le pouvoir qu’il en fait maintenant sa priorité, on en est très heureux. »

Mme St-Pierre, qui est porte-parole de son parti en matière de protection de la langue française, dit être ouverte aux suggestions du gouvernement, dont la seule jusqu’à présent semble être celle de « réduire les budgets à l’Office québécois de la langue française (OQLF) », a-t-elle déploré.

Dans son dernier budget, le gouvernement Legault a coupé de quelques centaines de milliers de dollars le budget de l’OQLF. Il a fait flotter l’idée de créer un commissariat à la langue française qui examinerait en toute indépendance le travail de l’office.

Par ailleurs, l’accueil bilingue dans les commerces ne cesse de faire couler de l’encre. Encore mardi, des médias rapportaient que la Société des alcools du Québec (SAQ) tolérait que des employés accueillent les clients avec un « Bonjour-Hi », « Suivant-Next ».

« La SAQ, c’est une société d’État […] et je pense que le message doit être clair que les gens qui travaillent à la SAQ doivent s’adresser en français à la clientèle, poursuit Christine St-Pierre. Il n’y a aucun compromis à faire. »

Le Parti libéral compte 28 députés qui représentent principalement des circonscriptions montréalaises. Il forme l’opposition officielle à l’Assemblée nationale.

Le récent départ du leader parlementaire du PLQ, et député de Jean-Talon, Sébastien Proulx, a secoué la formation, qui perd ainsi son seul représentant à l’est de Montréal. Le gouvernement Legault a six mois pour déclencher une élection partielle dans cette circonscription de Québec, considérée historiquement comme un château fort libéral.