(Québec) Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait. Ce proverbe aurait pu décrire la politique québécoise, il n’y a pas si longtemps, mais plus maintenant. Nouveau gouvernement, nouvelle garde : deux trentenaires, Simon Jolin-Barrette et Geneviève Guilbault, sont les meilleurs parlementaires de l’Assemblée nationale. Ce sont leurs propres collègues qui les ont désignés au terme d’un scrutin organisé par La Presse. Un exercice qui a confirmé l’émergence d’une nouvelle génération de politiciens, en particulier de politiciennes.

La session parlementaire a été marquée par trois enjeux majeurs : la laïcité, l’immigration et les inondations. À première vue, rien ne semble lier ces dossiers. Mais à l’Assemblée nationale, un détail n’a pas échappé aux élus : ils ont tous été pilotés par des ministres dans la trentaine.

C’est la troisième fois que La Presse sonde les députés pour désigner ceux qui ont fait honneur à leur profession. Plus des trois quarts d’entre eux ont accepté de répondre à notre questionnaire, un taux de participation record.

Le vote a désigné Simon Jolin-Barrette et Geneviève Guilbault de la Coalition avenir Québec comme meilleurs parlementaires de la session. Pascal Bérubé du Parti québécois est le plus éloquent. Marwah Rizqy du Parti libéral et Méganne Perry Mélançon du PQ sont les révélations. Harold LeBel du PQ est le meilleur représentant de sa circonscription. Catherine Dorion de Québec solidaire est la championne des réseaux sociaux.

95 Nombre de députés qui ont répondu au sondage de La Presse

Les résultats confirment l’émergence d’une nouvelle génération de politiciens à l’Assemblée nationale. Simon Jolin-Barrette et Geneviève Guilbault sont respectivement âgés de 32 et de 36 ans. Ils cumulent d’importantes responsabilités ministérielles tout en élevant de jeunes enfants.

Trois autres lauréates — Marwah Rizqy, Méganne Perry Mélançon, Catherine Dorion — ont moins de 40 ans. Pascal Bérubé (PQ) est à peine plus vieux à 44 ans.

Pour Simon Jolin-Barrette, il ne fait aucun doute qu’un vent de renouveau souffle sur la politique québécoise. Et il s’en réjouit. Depuis des années, ce jeune élu s’active discrètement pour porter la voix de la jeunesse au Parlement. Il a été l’instigateur du Cercle des jeunes parlementaires, un groupe non partisan qui vise à encourager la relève.

« Dans notre société, c’est ça qui est en train de changer : ce n’est pas les années d’expérience qui doivent déterminer les postes que tu occupes, mais plutôt comment tu fais ton travail, le professionnalisme et le sérieux avec lesquels tu le fais », dit-il.

50 ans Moyenne d’âge des députés à l’Assemblée nationale depuis les élections de 2018. C’est la sixième législature en moyenne d’âge depuis 1867. 21 Nombre de députés à l’Assemblée nationale qui ont moins de 40 ans, soit 17 % des élus

Le ministre estime que François Legault a envoyé un message fort en confiant des fonctions clés à de jeunes élus. Un avis partagé par sa collègue Geneviève Guilbault.

C’est bien beau, avoir des jeunes ou avoir des femmes, mais si tu ne leur donnes pas de responsabilités, si tu ne leur donnes pas de visibilité, si tu ne leur donnes pas voix au chapitre, je trouve que c’est cosmétique.

Geneviève Guilbault

M. Jolin-Barrette a causé une immense surprise en 2014 lorsqu’il a été élu dans le château fort péquiste de Borduas. Cinq ans plus tard, l’avocat n’a encore que 32 ans et il cumule des fonctions névralgiques.

Comme leader parlementaire, il gère les travaux en Chambre et prépare ses collègues à répondre aux charges de l’opposition. À titre de ministre de l’Immigration, il a piloté l’importante réforme du processus d’accueil. Cerise sur le gâteau, François Legault lui a aussi confié l’explosif projet de loi sur la laïcité. Les deux mesures législatives ont été adoptées sous le bâillon au terme d’un marathon parlementaire qui a duré toute une fin de semaine.

S’il convient que son travail est « pas mal plus stressant que dans l’opposition », le ministre accepte volontiers les rigueurs de la fonction. Et ses adversaires lui reconnaissent un talent certain pour la joute politique.

« Pour son parti, c’est une qualité qu’il ait des idées bien arrêtées et qu’il soit capable de les défendre, dit Harold LeBel, whip du Parti québécois et choisi meilleur représentant de sa circonscription. C’est dur de le faire changer d’idée, mais il va prendre le temps d’écouter. »

Ce vétéran de la politique a négocié avec M. Jolin-Barrette la reconnaissance des partis de l’opposition au lendemain de l’élection. Il le décrit comme un homme aux convictions profondes, parfois buté, mais aussi « sympathique » et capable d’entretenir de bonnes relations avec les autres partis.

Progression fulgurante

La carrière politique de Geneviève Guilbault, 36 ans, a elle aussi connu une progression fulgurante. Elle a fait son entrée à l’Assemblée nationale il y a moins de deux ans, à la suite d’une victoire spectaculaire dans le bastion libéral de Louis-Hébert. Elle était enceinte de sa fille pendant l’élection partielle.

Aujourd’hui, elle est vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique. C’est elle qui a piloté la réponse gouvernementale aux inondations printanières qui ont entraîné l’évacuation de 10 000 résidences.

PHOTO PASCAL RATTHÉ, COLLABORATION SPÉCIALE

Geneviève Guilbault (CAQ)

Son travail lui a valu des éloges à la CAQ, mais aussi chez les partis de l’opposition.

« Je l’écoute beaucoup en Chambre, relate Ruba Ghazal, whip de Québec solidaire. […] On peut être en accord ou en désaccord, elle peut être incisive, mais c’est toujours très clair. Je suis impressionnée de voir à quel point il n’y a pas d’hésitation quand elle parle. »

« J’ai un sentiment de fierté de voir une jeune femme réussir autant, alors qu’elle a très peu d’années d’expérience », renchérit Méganne Perry Mélançon, la députée péquiste de Gaspé.

Pour Éric Lefebvre, whip de la Coalition avenir Québec, les deux lauréats ont amplement mérité le respect de leurs collègues au cours des derniers mois.

« Ce sont deux parlementaires d’exception, estime-t-il. Ils sont extrêmement travaillants, très disponibles et accessibles aussi pour leurs collègues, ils sont très à l’écoute. »

Femmes en émergence

Le tableau des lauréats révèle une autre tendance. Les femmes prennent une place de plus en plus importante à l’Assemblée nationale. Elles sont omniprésentes dans chaque catégorie de notre palmarès (voir l’onglet suivant), tout particulièrement chez les étoiles montantes.

« C’est une excellente nouvelle, dit Marwah Rizqy, qui partage le titre de révélation de la session avec Méganne Perry Mélançon. Ça va faire en sorte que plusieurs jeunes femmes n’hésiteront peut-être pas à faire le saut en politique, qu’elles ne se poseront pas la question à savoir si c’est trop tôt. »

Comment avons-nous fait ?

C’est la troisième fois que La Presse sonde les députés, une démarche inspirée à l’origine par le magazine Maclean’s qui fait le même exercice à la Chambre des communes. Notre questionnaire électronique a été élaboré avec l’aide d’un expert de l’Université de Montréal et après consultation des quatre partis de l’Assemblée nationale. Dans chaque catégorie, les députés devaient choisir deux personnes : un collègue et un adversaire. Cette formule fait en sorte qu’il est presque impossible de gagner une catégorie sans obtenir des appuis dans les autres partis. Les députés ont voté du 4 au 10 juin.

Les gagnants en 2017

Le parlementaire de l’année : André Fortin (PLQ) et Pascal Bérubé (PQ)

La parlementaire de l’année : Lucie Charlebois (PLQ)

Meilleur débatteur : Éric Caire (CAQ)

Étoile montante : Catherine Fournier (PQ, devenue indépendante)

Meilleur représentant de sa circonscription : Harold LeBel (PQ)

Personnalité de l’année : Pascal Bérubé (PQ) et Sylvain Pagé (PQ)

Les gagnants en 2016

Parlementaire de l’année : Gaétan Barrette (PLQ) et Simon Jolin-Barrette (CAQ)

Meilleur débatteur : Jean-Marc Fournier (PLQ)

Étoile montante : Manon Massé (QS)

Dévouement à ses électeurs : Pascal Bérubé (PQ) et Harold LeBel (PQ)

Esprit sportif : Sylvain Pagé (PQ)

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Simon Jolin-Barrette (CAQ)

Le tableau d’honneur

Le meilleur parlementaire

1. Simon Jolin-Barrette (CAQ) — 41 votes

2. Harold LeBel (PQ) — 19 votes

3. Pascal Bérubé (PQ) et André Fortin (PLQ) — 15 votes

4. Sébastien Proulx (PLQ) — 10 votes

5. François Legault (CAQ), Marc Tanguay (PLQ), Sol Zanetti (QS) — 8 votes

« Lorsqu’on dit qu’on souhaite que les jeunes s’impliquent en politique, nécessairement, ça prend des modèles qui leur ressemblent. Parfois, il y a un désintérêt quand les modèles ne leur ressemblent pas. C’est un bon message à envoyer aux jeunes de dire qu’il y a de la place pour les catégories d’âge en politique. »

— Simon Jolin-Barrette, député de Borduas

La meilleure parlementaire

1 — Geneviève Guilbault (CAQ) — 33 votes

2 — Hélène David (PLQ) — 20 votes

3 — Danielle McCann (CAQ) — 19 votes

4 — Marwah Rizqy (PLQ) — 17 votes

5 — Véronique Hivon (PQ) — 16 votes

« J’ai beau aller dire dans les médias que tout est sous contrôle et qu’on s’occupe de tout, c’est parce que j’ai des gens derrière moi qui travaillent. Des gens du Ministère qui sont sur le terrain 24/7, des cols bleus, des citoyens qui s’aident entre eux. Tu débarques là et c’est du vrai monde qui travaille pour vrai à essayer de sauver leur maison, à aider leurs voisins, à aider leurs parents âgés. »

— Geneviève Guilbault, députée de Louis-Hébert

Prix éloquence

1 — Pascal Bérubé (PQ) — 20 votes

2 — Simon Jolin-Barrette (CAQ) et Marc Tanguay (PLQ) — 14 votes

3 — Geneviève Guilbault (CAQ) et Jean-François Simard (CAQ) — 12 votes

4 — Gaétan Barrette (PLQ) — 10 votes

5 — Catherine Dorion (QS) — 9 votes

« Je demeure très timide. Chaque fois que je fais une intervention, je suis toujours un peu anxieux et craintif. Ça fait 12 ans que je suis député, et c’est comme ça chaque fois encore. »

— Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia

Parler fort… sans qu’on s’en aperçoive

Député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé fait de la politique depuis le début des années 2000. Ministre du Tourisme sous Pauline Marois, il a joué un rôle clé dans les campagnes à la direction de Pierre Karl Péladeau et de Jean-François Lisée. Aujourd’hui âgé de 44 ans, le chef par intérim du Parti québécois admet avoir travaillé fort pour améliorer ses interventions à l’Assemblée nationale. Sa conjointe, l’animatrice Annie-Soleil Proteau, y est pour beaucoup. « Elle me dit : “Je ne comprends pas pourquoi, à la période des questions, vous avez besoin d’un texte. Ce n’est pas quelque chose de long à apprendre !” » Ses adversaires ont vite remarqué son aisance dans la joute oratoire, que ce soit à la période des questions, en commission parlementaire ou en point de presse. « Il sait marquer la pause », fait remarquer Marwah Rizqy, du Parti libéral. Catherine Dorion, de Québec solidaire, renchérit : « C’est un peu technique, mais sa voix n’est pas gossante, dit-elle. Il arrive à parler super fort, mais sans qu’on s’en aperçoive. Il n’est pas mécanique. Au parlement, ce ne sont pas tous des pros là-dedans. »

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Méganne Perry Mélançon et Marwah Rizqy

La révélation

1 — Marwah Rizqy (PLQ) et Méganne Perry Mélançon (PQ) — 10 votes

2 — Jean Boulet et Danielle McCann — 9 votes

3 — Ruba Ghazal (QS) — 8 votes

4 — Catherine Fournier (ind.) — 6 votes

5 — Catherine Dorion (QS), Alexandre Leduc (QS), Émilise Lessard-Therrien (QS), Luc Provençal (CAQ) — 5 votes

« Je suis vraiment passionnée. Ça veut aussi dire que je réagis. On peut aimer ou ne pas aimer. Autant on peut critiquer la langue de bois, quand on sort de la langue de bois, on se fait critiquer aussi. »

— Marwah Rizqy, députée de Saint-Laurent

« J’ai appris la résilience, à faire face à toutes sortes de situations imprévues. En politique, on ne peut pas prévoir. On a eu beaucoup de situations, de coups, avec lesquels on a dû composer, l’équipe du Parti québécois. Je pense que ça nous a renforcés. »

— Méganne Perry Mélançon, députée de Gaspé

Deux étoiles, deux styles

Marwah Rizqy et Méganne Perry partagent le prix de l’étoile montante, bien que tout semble les différencier. La première, née de parents d’origine marocaine, est une avocate et fiscaliste bien connue qui représente une circonscription montréalaise. La seconde vient de la Gaspésie et elle a étudié en cinéma ainsi qu’en tourisme avant de devenir attachée politique, puis députée. Mme Rizqy, candidate probable à la direction du Parti libéral, n’a pas hésité à brasser la cage en critiquant les politiques d’austérité du gouvernement Couillard. Mme Perry Mélançon, critique en culture et en immigration, se distingue par ses interventions feutrées en Chambre. Leur style diffère, mais les deux se sont démarquées à leur façon, observe Éric Lefebvre, whip de la Coalition avenir Québec. « Les gens ont le goût de voir évoluer l’Assemblée nationale, dit-il. On veut y voir plus de femmes. De voir ces jeunes femmes faire leur entrée avec une fougue certaine, c’est une bonne nouvelle. » Les deux jeunes élues partagent un autre lien particulier : elles ont chanté ensemble à l’émission de fin d’année d’En direct de l’univers. « On a toutes les deux compris qu’on n’ira pas remplacer Céline à Vegas », relate Marwah Rizqy.

Meilleur représentant de sa circonscription

1 — Harold LeBel (PQ) — 26 votes

2 — Samuel Poulin (CAQ) — 11 votes

3 — Joël Arseneau (PQ) — 10 votes

4 — Émilise Lessard-Therrien (QS) — 9 votes

5 — André Fortin (PLQ), Lorraine Richard (PQ), Sylvain Roy (PQ) — 7 votes

« Avant de faire ça, j’étais beaucoup dans des groupes communautaires, j’animais des soupes populaires. J’ai un côté travailleur social. Je voulais représenter les gens, les défendre. C’est pour ça que je fais de la politique. »

— Harold LeBel, député de Rimouski

Un troisième titre

C’est la troisième fois que La Presse organise ce scrutin. Chaque fois, Harold LeBel a été désigné meilleur représentant de sa circonscription. Il faut dire que ce vétéran des cabinets politiques a trimé dur pour devenir député. Il a été candidat malheureux dans Rivière-du-Loup en 1989 et en 1994, puis de nouveau en 2003 dans Kamouraska. Ce n’est qu’en 2014 qu’il a gagné son siège dans Rimouski, non sans peine. À l’annonce de sa candidature, il a été traité de « parachuté » parce qu’il n’est pas originaire de la ville. Depuis, il n’a ménagé aucun effort pour se défaire de cette étiquette. Il a bâti des ponts avec ses électeurs et, chaque semaine, il transmet leurs préoccupations à l’Assemblée nationale. En octobre, lorsque le Parti québécois a encaissé la pire défaite de son histoire, Harold LeBel a été réélu avec une majorité deux fois plus forte qu’en 2014. « C’est ma grosse victoire, que les gens de Rimouski reconnaissent que je les défends, dit M. LeBel. C’est ça, ma grande priorité. » Son souci de ses électeurs et de la vitalité de sa région lui valent des éloges de tous les côtés du Salon bleu. « Moi, c’est mon chouchou, et je le prendrais n’importe quand », confie la whip du Parti libéral, Nicole Ménard. « C’est le plus solidaire des péquistes, ajoute la whip de Québec solidaire, Ruba Ghazal. Quand il parle des itinérants, des assistés sociaux, je n’entends pas un politicien. J’entends quelqu’un qui ressent la réalité des gens dont il parle. »

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Catherine Dorion

Championne des réseaux sociaux

1 — Catherine Dorion (QS) — 33 votes

2 — Catherine Fournier (ind.) — 19 votes

3 — Pascal Bérubé (PQ) — 17 votes

4 — Louis Lemieux (CAQ) — 9 votes

5 — Geneviève Guilbault (CAQ) — 8 votes

« Certains ne vont pas aimer ça parce qu’ils sont habitués à une certaine forme. Mais d’autres vont dire : “Pour une fois, ça m’interpelle.” C’est une chose que les réseaux sociaux permettent et, pour moi, c’est la chose dont je suis le plus fière depuis que je suis élue : c’est d’avoir intéressé du monde qui ne s’intéresse pas normalement à la politique. »

— Catherine Dorion, députée de Taschereau

Du front tout le tour de la tête

La comédienne Catherine Dorion était plutôt méconnue du grand public jusqu’à ce qu’elle devienne candidate d’Option nationale en 2012. Elle a alors publié une vidéo sur YouTube dans laquelle elle qualifiait la plateforme du parti de « bandante ». Sept ans plus tard, la députée solidaire de Taschereau n’a toujours pas peur d’utiliser des mots crus. Dans une vidéo pour appuyer le projet de tramway à Québec, elle tutoie le premier ministre François Legault et lance : « Eille, c’est quoi l’esti de crisse de niaisage de marde ? » Elle se lance dans une dispute très publique avec les radios parlées de Québec. Elle partage une photo de son aisselle pour faire l’éloge du poil. Ce style à l’emporte-pièce n’est pas le fruit du hasard, convient la diplômée du King’s College de Londres. « J’aime ça communiquer avec ceux qui ne sont pas intéressés par la politique, explique-t-elle. Je trouve que la politique les concerne et qu’ils sont concernés. Mais la manière dont la politique est faite, ils se disent : “Ce n’est pas pour moi, ça ne m’intéresse pas ou je ne comprends rien là-dedans.” » Sa manière de communiquer sur les réseaux sociaux est loin de faire l’unanimité chez ses pairs. Mais c’est précisément ce qui la rend pertinente, dit le whip du PQ, Harold LeBel. « Parfois, ça bouscule, mais on a besoin de ça dans ce Parlement-là, dit-il. Je la regarde aller, elle a du front tout le tour de la tête, mais elle s’assume. »