(Québec) Québec solidaire (QS) demande aux élus de se pencher sur la sécurité des données, à la suite du cafouillage de Desjardins.

QS réclame une réforme de la Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé, ainsi que de la Loi sur l’accès à l’information, qui date de 1982 — une réforme attendue depuis longtemps qui n’a toujours pas abouti.

En entrevue avec La Presse canadienne, le député QS de Rosemont, Vincent Marissal, a souligné ironiquement que « 1982, c’est avant le fax, le téléphone cellulaire et les réseaux sociaux ».

Une lettre a été transmise par QS à la commission parlementaire des institutions pour qu’elle se saisisse d’un mandat d’initiative et tienne notamment des audiences sur cet enjeu.

« C’est la fin de la récréation, a déclaré M. Marissal. C’est particulièrement traumatisant pour bien du monde, à commencer par moi, parce que moi, mes comptes et ceux de ma femme ont été touchés. […] Où est-ce que c’est parti, comment ça a pu arriver ? Est-ce que des entreprises comme Desjardins prennent ça réellement au sérieux ? »

QS veut ainsi faire pression sur le gouvernement Legault pour qu’il agisse promptement. M. Marissal demande à ce que des nouvelles lois soient adoptées au plus tard dans un an, ce qui serait « largement suffisant ».

Du même souffle, la crise actuelle doit servir d’avertissement au gouvernement caquiste, estime le député QS. En effet, le ministre délégué à la Transformation numérique gouvernementale, Éric Caire, veut confier les données des Québécois stockées par le gouvernement à des sous-traitants privés, comme Amazon ou Google.

« On fait les affaires à l’envers », il faut réformer le cadre législatif sur l’accès à l’information, a plaidé M. Marissal.

Soulignons que contrairement au secteur bancaire qui relève du gouvernement fédéral, le secteur financier coopératif relève du Québec.

Rappelons qu’une fuite massive de renseignements personnels a frappé l’institution financière québécoise. Un employé a transmis des données de près de 3 millions de membres potentiellement à des personnes mal intentionnées.

Des noms, dates de naissance, numéros d’assurance sociale, adresses, numéros de téléphone, courriels, ainsi que des renseignements en matière d’habitudes transactionnelles et de produits détenus ont été transmis illégalement à des tiers.

Toutefois, les mots de passe, les numéros d’identification personnels des membres et leurs questions de sécurité n’ont pas été compromis.