(Montréal) Plusieurs membres de l’élite politique et économique du Québec ont rendu hommage à l’ancien premier ministre Brian Mulroney, jeudi, à l’occasion d’une collecte de fonds pour le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM).

Le 18e premier ministre du Canada était l’invité d’honneur de l’activité de financement de l’hôpital, qui s’est tenue au prestigieux hôtel Ritz-Carlton, à Montréal. Parmi les invités, il y avait le philanthrope Stephen Bronfman, le président du conseil d’administration du Cirque du Soleil Mitch Garber, ainsi que le président et chef de la direction de Bombardier Alain Bellemare.

Michael Sabia, le président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec, a salué les contributions économiques de M. Mulroney, notamment les négociations qui ont mené à la conclusion de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), en 1994.

Selon lui, l’ancien premier ministre continue de servir d’exemple sur l’importance de la politique gouvernementale et de « l’impact que celle-ci peut avoir sur la trajectoire de croissance du pays ».

M. Sabia a également félicité M. Mulroney pour sa position ferme contre le régime d’apartheid en Afrique du Sud dans les années 1990.

Il y a dix ans, l’élite du pays n’était pas aussi enthousiaste de célébrer l’ex-premier ministre. En 2010, la réputation de M. Mulroney avait été affectée lorsque le juge Jeffrey Oliphant avait conclu qu’il avait eu une relation « inappropriée » avec l’homme d’affaires canado-allemand Karlheinz Schreiber.

M. Mulroney avait admis avoir reçu 225 000 $ de la part de M. Schreiber. Il avait reçu l’argent dans des enveloppes lors d’échanges clandestins dans des chambres d’hôtel au début des années 1990. Il avait toutefois insisté pour dire que c’était pour ses services de consultant juridique, et non pour faire du lobbyisme auprès du gouvernement comme l’a prétendu l’homme d’affaires.

L’ancien premier ministre du Québec Jean Charest, qui a été dans le cabinet de M. Mulroney, a affirmé que les invités s’étaient présentés à l’événement pour honorer M. Mulroney — « ce qu’il a représenté et ce qu’il a apporté au pays ».

« On est ici pour souligner la contribution d’un premier ministre exceptionnel pour le pays. Il a transformé le Canada et il l’a transformé pour le mieux », a-t-il déclaré.

M. Mulroney lui-même n’était pas intéressé à parler de cette « période de purgatoire » traversée il y a dix ans.

« Oh, pour l’amour de Dieu », a-t-il lancé à La Presse canadienne, avant de s’engouffrer dans la foule.