Le premier ministre Justin Trudeau a défendu, mercredi, les modifications que son gouvernement souhaite apporter aux règles sur les demandes d'asile, en plaidant que le système doit être équitable pour tous les réfugiés, mais qu'il doit aussi être fonctionnel et rigoureux.

Les modifications, contenues dans un volumineux projet de loi « omnibus » déposé cette semaine aux Communes, empêcheraient les demandeurs d'asile qui ont franchi la frontière de façon irrégulière de présenter une demande au Canada s'ils l'avaient déjà fait dans un autre pays dit « sûr », notamment les États-Unis.

Depuis le début de 2017, plus de 41 000 demandeurs d'asile sont entrés au Canada de façon irrégulière - à pied, par des chemins non officiels le long de la frontière canado-américaine, surtout par le chemin Roxham, à Saint-Bernard-de-Lacolle, en Montérégie.

Le ministre fédéral de la Sécurité frontalière, Bill Blair, soutient que ces modifications législatives visent à empêcher le « magasinage d'asile ».

Des avocats en droit de l'immigration et des défenseurs des réfugiés dénoncent ces modifications, qui enlèveraient selon eux à des demandeurs d'asile déjà vulnérables la protection offerte par les droits de la personne.

M. Trudeau a déclaré mercredi matin, en marge de la réunion hebdomadaire du caucus libéral, que le Canada enregistrait un plus grand nombre de demandes d'asile en raison de l'instabilité mondiale. Il a expliqué que sa priorité est de s'assurer que les Canadiens conservent leur confiance dans le système, ce qui signifie selon lui que toute personne qui arrive au Canada doit le faire conformément à la loi.

« Nous reconnaissons que le monde est dans une situation où il y a beaucoup plus de demandeurs d'asile, beaucoup plus de migrations partout à travers la planète, a expliqué le premier ministre. Ma promesse envers les Canadiens, ça a toujours été d'assurer que notre système d'immigration fonctionne, que c'est appliqué de façon rigoureuse, et ça va continuer de l'être.

« On investit plus de ressources et on s'assure que le système va être plus équitable et mieux appliqué, parce que c'est ce à quoi les Canadiens s'attendent », a-t-il soutenu.