Après avoir mis en demeure le chef de l'opposition officielle, le premier ministre Justin Trudeau se dit « pas intéressé » à devoir emprunter la voie judiciaire pour qu'Andrew Scheer retire des propos qu'il juge « hautement diffamatoires » tenus dans la foulée de l'affaire SNC-Lavalin.

« S'il arrête et s'il retire ses propos, ce sera satisfaisant. Je ne suis pas intéressé à utiliser [les tribunaux] pour ça, mais je dois et je vais toujours m'attendre à ce que le débat se fasse de façon véridique et [qu'il soit] basé sur les faits », a indiqué Justin Trudeau interrogé par des journalistes à son arrivée à la réunion du cabinet, mardi matin.

M. Trudeau reproche à Andrew Scheer d'avoir tenu des propos « hautement diffamatoires » à son endroit dans un communiqué de presse, publié le 29 mars dernier, dans lequel le chef conservateur accuse notamment le premier ministre de s'être ingéré dans le processus judiciaire pour négocier un accord de réparation SNC-Lavalin.

« J'espère qu'il va continuer d'enlever les choses qu'il a dit qui sont incorrectes et j'espère qu'il va y penser deux fois avant de mentir aux Canadiens », a lancé M. Trudeau.

Andrew Scheer a révélé l'existence de la mise en demeure, qui lui a été envoyée par l'avocat de M. Trudeau le 31 mars dernier, lors d'une conférence de presse dimanche. La démarche du premier ministre a ravivé les ardeurs des élus conservateurs qui le mettent maintenant au défi de mettre sa menace de poursuite à exécution.

M. Scheer martèle qu'il « maintient » ses déclarations précédentes. Le communiqué de presse en litige est d'ailleurs toujours disponible sur le site Internet du parti politique.

Réunion du comité de l'éthique

Les députés conservateurs et néo-démocrates du comité permanent de l'éthique tenteront aujourd'hui une nouvelle tentative en faveur d'un examen de l'affaire SNC-Lavalin à la lumière des informations soumises récemment par l'ancienne ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, dont l'enregistrement d'une conversation téléphonique avec le greffier du Conseil privé, Michael Wernick.

Les députés conservateurs réclament que le comité convoque d'ici le 12 avril une dizaine d'acteurs-clés de la controverse pour témoigner. Le NPD souhaite pour sa part entendre la chef de cabinet de Justin Trudeau, Katie Telford et le chef de cabinet du ministre des Finances Bill Morneau, Ben Chin.