Le gouvernement Legault a ordonné au propriétaire d'un ancien monastère de Berthierville de stopper les travaux de démolition qu'il prévoyait y mener, a annoncé jeudi la ministre de la Culture, Nathalie Roy.

En vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, la ministre a émis une ordonnance de 30 jours qui interdit au propriétaire de l'immeuble de le raser.

«Ce matin, un huissier a signifié au propriétaire du bâtiment cette ordonnance pour empêcher toute démolition, a expliqué Mme Roy. Il n'est pas question que nous ayons une autre maison Boileau.»

Le délai d'un mois permettra au ministère de la Culture de mener une évaluation de l'ancien monastère des Dominicaines, construit en 1934. Au terme de l'exercice, Québec pourra le désigner comme bâtiment patrimonial. Dans cette éventualité, le propriétaire ne pourrait l'altérer de son plein gré. En revanche, il pourrait obtenir un soutien financier pour l'entretenir ou le valoriser.

La congrégation religieuse a vendu le bâtiment à la société Construction Germain St-Martin vendredi dernier.

Lundi, à peine trois jours après la transaction, la municipalité de Berthierville a émis un permis de démolition à l'acquéreur. Celui-ci a indiqué à La Presse qu'il comptait agir «dans les prochaines semaines».

La ministre du Tourisme, Caroline Proulx, a dénoncé l'empressement de la municipalité de Berthierville dans ce dossier. Elle a rappelé que la MRC d'Autray, dans laquelle elle se trouve, accorde une valeur patrimoniale «exceptionnelle» à l'immeuble.

«Ce qui est assez exceptionnel dans cette histoire-là, c'est que la municipalité a agi unilatéralement, a dit Mme Proulx. Et moi, personnellement, ça m'irrite profondément.»

Mme Roy espère que le sursis de 30 jours permettra de trouver un moyen de sauver l'immeuble 

«Ce que j'espère, c'est qu'on trouve une forme de protection permanente pour ce bâtiment», a dit Mme Roy.

Plus tôt en matinée, le chef du Parti libéral, Pierre Arcand, a appelé le gouvernement Legault à «agir» dans le dossier.

«À la base, la restauration de ce monastère est une bonne chose», a dit M. Arcand.

La députée du Parti québécois, Mégane Perry Mélançon, a également pressé le gouvernement caquiste d'intervenir au plus vite pour sauver le bâtiment.

«On doit intervenir rapidement dans ce dossier et mettre des règles claires lorsque vient le temps pour une municipalité de donner un permis de cette ampleur», a indiqué la députée.

- Avec la collaboration d'Hugo Pilon-Larose