François Legault a donné la réplique au philosophe Charles Taylor, mercredi, en soulignant qu'il a renié sa propre recommandation sur l'interdiction des signes religieux dans la fonction publique.

« C'est à M. Taylor qu'il faut poser des questions, a dit le premier ministre à son arrivée à l'Assemblée nationale. C'est lui qui est sorti du consensus Bouchard-Taylor. »

Mardi soir, M. Taylor a tiré à boulets rouges sur le projet de loi 21 du gouvernement Legault. Il a exprimé sa « honte » et comparé la pièce législative à un « acte d'autodestruction ».

« Moi, je continue à penser que notre projet est raisonnable, a répliqué le premier ministre. On demande aux gens qui sont en position d'autorité de ne pas porter de signes religieux. Je pense que c'est raisonnable. »

Charles Taylor est le co-auteur, avec l'historien Gérard Bouchard, du rapport de 2008 qui recommandait entre autres d'interdire le port des signes religieux aux fonctionnaires avec un pouvoir de coercition tels que les juges, les policiers ou les agents correctionnels. M. Legault s'est toujours réclamé de cette position de « compromis » pour appuyer sa position sur la laïcité.

Le projet de loi 21 va toutefois plus loin que le rapport Bouchard-Taylor, puisqu'il étend l'interdiction du port des signes religieux aux enseignants.

M. Taylor a pris ses distances de son rapport il y a deux ans, après l'attentat au Centre culturel islamique de Québec.