Les membres de la Coalition avenir Québec sont aussi préoccupés par l'environnement que le reste de la population et ils sont prêt à ce que leur parti verdisse son programme, a assuré jeudi le ministre de l'Environnement, Benoit Charette.

Tel que l'a rapporté La Presse, la CAQ a récemment proposé à ses membres une série de mesures visant à favoriser «l'économie verte». Un document de consultation propose entre autres de prendre position pour le bannissement du plastique à usage unique, pour l'imposition de redevances sur les bouteilles d'eau, et pour la lutte contre le suremballage.

M. Charette, qui a participé à l'élaboration du document, n'a pas souhaité exprimer son opinion sur les mesures qu'il contient afin de favoriser les discussions au sein de son parti. Mais il ne doute guère du souci des caquistes pour les questions environnementales.

«Nos militants ne sont pas moins sensibles aux enjeux environnementaux que les citoyens en général. Et c'est là où il faut distinguer ceux qui veulent avoir des solutions pratiques de ceux qui se limitent à de grands discours sans pour autant avoir des solutions importantes», a-t-il dit, lançant une pointe à ses adversaires politiques.

Les membres du parti sont appelés à se prononcer sur 18 propositions touchant la transition énergétique, la gestion des matières résiduelles et la protection du territoire. L'exercice vise à préparer le conseil général qui aura lieu en mai.

Si les militants approuvent les mesures vertes proposées par les instances du parti, le signal sera difficile à ignorer pour le gouvernement Legault, a convenu M. Charette.

«C'est le principe de tout congrès politique: ça devient une voix forte qu'on ne pourra pas d'emblée exclure, a-t-il dit. Ça va s'ajouter aux éléments en faveur de ces initiatives.»

Les propositions de la CAQ ont été accueillies avec scepticisme par l'opposition.

«C'est comme les entreprises qui font du "greenwashing" mais qui ne changent rien à leurs pratiques, a déploré la députée du Parti libéral, Marie Montpetit. Depuis qu'ils sont élus, à chaque fois que ça a été le temps de prendre des décisions pour des gestes concrets, ils ne sont pas là.»

Le député du Parti québécois, Sylvain Gaudreault, a pressé la CAQ de se montrer plus ambitieuse dans la lutte aux changements climatiques. Il propose que le parti fasse sienne sa proposition d'une loi qui forcerait le gouvernement à respecter ses obligations climatiques.

«Ils sont sur des mesures qui répondent à une pression populaire pour se donner un vernis vert, mais ils ne sont pas sur des mesures de politiques publiques», a déploré M. Gaudreault.

La députée de Québec solidaire, Ruba Ghazal, a pour sa part reconnu que la CAQ propose quelques «bonnes mesures» à ses membres.

«Quand je lis ça, je sens que le gouvernement sent la pression, pas seulement de Québec solidaire, mais aussi celle de la rue», a-t-elle affirmé.

La porte-parole de Greenpeace, Agnès Le Rouzic, estime que les membres de la CAQ ont une belle occasion de démontrer leur préoccupation face à la pollution plastique. Elle appelle cependant le gouvernement Legault à en faire davantage sur la question de l'environnement.

«La CAQ ayant livré un budget largement insatisfaisant et insuffisant sur les questions environnementales et climatiques la semaine dernière, il est à craindre que le parti de la majorité n'utilise la lutte contre la pollution plastique comme un écran de fumée pour couvrir son manque flagrant d'ambition sur ces questions», a-t-elle souligné.