Porte-parole de Québec solidaire (QS) en matière de laïcité, le député Andrés Fontecilla a vu les militants de sa circonscription rejeter sa position en faveur de la recommandation Bouchard-Taylor.

Ils ont voté pour que le parti change son fusil d'épaule et s'oppose à toute interdiction quant au port de signes religieux, lors de l'assemblée générale de l'association de QS de Laurier-Dorion à la mi-mars.

M. Fontecilla a reconnu, mercredi, qu'un « débat animé » agite le parti sur cet enjeu.

Des assemblées militantes ont eu lieu dernièrement en prévision du conseil national de QS ce week-end où les délégués trancheront. Ceux de Laurier-Dorion ont reçu le mandat de voter contre toute interdiction.

Or, QS appuie depuis des années la recommandation du rapport Bouchard-Taylor, celle de proscrire les signes religieux pour les agents de l'État ayant un pouvoir de coercition (policiers, gardiens de prison, procureurs de la Couronne et juges). Il avait déposé un projet de loi en ce sens, en 2013. Des associations de circonscription ont toutefois demandé de rouvrir le débat après les dernières élections.

La commission politique et celle des femmes de QS se sont prononcées récemment contre la position traditionnelle du parti. Cette tendance s'observe aussi en dehors de Montréal : par exemple, l'association de Bonaventure, en Gaspésie, et celle de Rouyn-Noranda-Témiscamingue ont rejeté la recommandation Bouchard-Taylor et voté contre toute interdiction.

Des personnalités en faveur du port de signes religieux sont devenues en décembre membres du « comité de coordination nationale » - le bureau de direction de QS. Il s'agit entre autres de Rim Mohsen et Eve Torres, qui fut la première femme voilée candidate à une élection au Québec. Mme Torres a toutefois démissionné de son poste récemment, préférant « un emploi auprès de l'équipe de La Joute » à LCN, selon les explications de QS.