Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, s'engage à porter le message du gouvernement caquiste à Ottawa, notamment sur des dossiers litigieux tels que l'immigration et l'identité.

« C'est intrinsèque au mandat du Bloc québécois d'être porteur de la voix du Québec à Ottawa, quel que soit le gouvernement qui est à l'Assemblée nationale », a soutenu M. Blanchet, vendredi, à Montréal, au terme d'une rencontre avec le premier ministre François Legault.

Selon lui, l'arrivée du gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ), « résolument nationaliste décomplexé », créera certainement des tensions avec Ottawa, et il appartient au Bloc de défendre ses revendications.

« Le gouvernement Trudeau est le principal obstacle à la réalisation des mandats que les Québécois viennent de confier à la Coalition avenir Québec. Nous, on ne peut pas aller à l'encontre de ça, c'est ce que les Québécois ont choisi », a-t-il expliqué.

Sur la diminution des seuils d'immigration, par exemple, M. Blanchet s'est bien gardé de donner son opinion, mais il a souligné que lorsque l'Assemblée nationale prenait une décision « parce que tel est le résultat de l'élection », le Bloc se doit de la défendre.

Le gouvernement caquiste prévoit recevoir environ 10 000 nouveaux arrivants de moins en 2019, dans les trois catégories, soit les immigrants économiques, les réfugiés et ceux issus du programme de réunification familiale.

Or, le gouvernement doit s'entendre avec Ottawa pour ces deux dernières catégories, car Québec n'a pas la compétence sur celles-ci. Le gouvernement de Justin Trudeau semble plutôt réticent à cette demande.

En portant le message d'un gouvernement nationaliste, mais fédéraliste, le chef bloquiste semble ainsi se rapprocher de la mission traditionnelle du Bloc québécois, qui est de défendre les intérêts du Québec. Dans les derniers mois, sous le règne houleux de l'ancienne chef Martine Ouellet, plusieurs débats ont eu lieu au sein du parti pour déterminer s'il devrait d'abord et avant tout promouvoir l'indépendance, ou défendre les intérêts du Québec.

Un référendum avait d'ailleurs eu lieu en juin sur la mission du Bloc. À l'époque, 65 % des membres disaient que le Bloc québécois devait, dans ses actions quotidiennes, être le promoteur de l'option indépendantiste.

Interrogé sur le sujet, M. Blanchet a plaidé que les deux missions allaient de pair.

« Il n'y a pas d'opposition entre l'indépendance et les intérêts du Québec. Quand on est au Bloc québécois, on est convaincus que l'indépendance et les intérêts du Québec, c'est ultimement une seule et même chose.

"Les intérêts du Québec, c'est ce qu'on va porter avec passion entre maintenant et le jour où les Québécois auront choisi la souveraineté. »