(Québec) François Legault dit qu’il se sent « très bien » d’utiliser le bâillon pour adopter deux projets de loi controversés parce que « tout ce qui devait être dit a été dit » et qu’il répond aux « préoccupations des Québécois ».  

Les parlementaires siègent exceptionnellement à l’Assemblée nationale, ce week-end, afin d’adopter en limitant le temps de parole des députés les projets de loi du ministre Simon Jolin-Barrette, qui réforme le système d’immigration et qui restreint le port de signes religieux aux employés de l’État en position d’autorité, incluant les enseignants.   

« Le pouvoir lui monte à la tête », a affirmé samedi le leader parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, à propos du premier ministre caquiste qui utilise le bâillon en cette première année de mandat.  

« La Coalition avenir Québec regarde les sondages […] et conclut qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent. Or, ce n’est pas le cas. Nous ne sommes pas dans une monarchie élective. François Legault n’est pas le roi du Québec et Simon Jolin-Barrette n’est pas son prince. Nous sommes dans un système démocratique où il doit y avoir un équilibre entre le pouvoir et les oppositions », a-t-il ajouté.  

« Ce n’est pas une journée agréable pour le Québec. C’est une journée triste pour les Québécois et pour notre Assemblée nationale », a dit le leader parlementaire libéral, Sébastien Proulx.  

« On trouve ça dommage qu’on en arrive à l’usage du bâillon pour deux projets de loi majeur. Ce qu’on déplore, c’est le fait qu’on entend beaucoup le ministre dire en entrevue que c’est l’obstruction des libéraux qui nous amène ici. On a assisté aux commissions parlementaires et il y a peu de collaboration de la part du ministre », a pour sa part affirmé la députée péquiste Mégane Perry Mélançon.  

Le projet de loi 9 réformant le système d’immigration, qui doit être adopté samedi, revoit les critères de sélection des immigrants au Québec pour s’arrimer aux besoins du marché du travail. Québec annule également quelque 18 000 dossiers d’immigration non traités qui avaient été déposés avant une réforme du précédent gouvernement libéral et qui devaient être analysés selon le principe du premier arrivé, premier servi.  

Dans son projet de loi, le gouvernement Legault met aussi les balises afin d’éventuellement instaurer un test de valeurs et de connaissance du français, ainsi que des conditions à l’obtention de la résidence permanente.

Le gouvernement et les partis d’opposition proposeront samedi des amendements au projet de loi. Celui-ci sera adopté en fin de journée puisque le gouvernement détient une majorité de sièges au parlement.