Le Canada estime être en mesure d'atteindre ses objectifs en matière des dépenses militaires afin de respecter les demandes de ses alliés, a lancé la sous-ministre déléguée de la Défense du Canada, Jody Thomas, samedi, à l'occasion d'une rencontre de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) à Halifax.

Mme Thomas a tenu ferme la position du Canada malgré les questions insistantes du représentant américain et président intérimaire du comité de la défense et de la sécurité de l'OTAN, Michael Turner.

Celui-ci voulait savoir si le Canada a l'intention de présenter un projet détaillant les mesures qu'il comptait prendre pour respecter la norme établie par les pays membres de l'organisation au Pays de Galles en 2014 en ce qui a trait aux dépenses en défense, qui s'élève à 2 % du produit intérieur brut (PIB).

« De nombreux pays présents respectent la norme des 2 % ou ont mis en place un plan visant à l'atteindre, a fait valoir. M. Turner. Le Canada est l'un des pays qui n'ont pas encore pris l'engagement d'atteindre le seuil de 2 %, malgré son engagement au pays de Galles. »

Mme Thomas a réitéré la position du gouvernement fédéral : le Canada prévoit augmenter son budget en défense de 1,46 % d'ici la fin de 2024.

« Le budget accordé à la défense augmente de 70 % en raison de l'adoption de'Protection, Sécurité, Engagement'(la politique de défense du Canada), a-t-elle déclaré. Nous sommes sur le terrain pour mener un nombre important d'opérations. Nous n'avons jamais renoncé à participer à une opération de l'OTAN ou un engagement envers elle. »

Elle a aussi répété que, outre son engagement sur le plan financier, le Canada estimait contribuer de manière « qualitative » à l'OTAN en participant à plusieurs de ses missions.

« Le budget de la défense a augmenté de manière importante. Notre premier ministre (Justin Trudeau) est très satisfait de cette contribution. »

Bob Stewart, un membre de la délégation britannique, a toutefois rappelé à Jody Thomas que le Canada avait accepté la norme adoptée il y a quatre ans.

Selon lui, les dépenses actuelles du Canada en matière de défense étaient « insuffisantes » et qu'observer la règle du 2 % était nécessaire pour renforcer l'alliance.

Mme Thomas a rappelé que le Canada devait aussi financer les opérations du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD) tout en notant des différences dans la façon dont les différents États ou organisations calculent les dépenses militaires.

Plus tard, le ministre canadien de la Défense Harjit Sajjan a dit que les données budgétaires ne reflétaient pas nécessairement les contributions nationales à l'OTAN.

« L'Association parlementaire de l'OTAN n'a peut-être pas été mise au courant de tout ce qu'on discute à l'OTAN, a-t-il soutenu. Tout cela est inutile si on ne contribue pas ». Il a énuméré les activités canadiennes au sein de l'organisation : la direction d'un groupe tactique en Lettonie, la couverture de l'espace aérien en Roumanie, des missions d'entraînement en Irak et la construction d'une nouvelle flotte de navires de guerre.