Le premier ministre de l'Alberta, Jim Prentice, a annoncé mardi qu'un scrutin provincial se tiendra le 5 mai prochain.

«Des choix difficiles doivent être faits et notre province a besoin d'un plan réaliste pour faire face aux défis immédiats et à long terme», a-t-il dit mardi en conférence de presse.

«Je demande un mandat aux Albertains pour mettre en vigueur les changements dont cette province a tant besoin.»

Les élections se joueront dans un décor économique en pleine fluctuation, alors que la chute du prix du pétrole a grandement touché les revenus de la province.

Le 26 mars dernier, le gouvernement Prentice a déposé à l'Assemblée législative un budget comportant un déficit de 5 milliards et qui ne s'attaque que peu aux dépenses. Cependant, il puise près de 1,5 milliard chez les contribuables en taxes, impôts, tarifs et frais supplémentaires. L'alcool, le tabac, l'essence, les soins de santé, les certificats de décès et de mariage et même les terrains de camping coûteront plus cher aux Albertains. Les mieux nantis paieront également plus d'impôts sur le revenu.

Le premier ministre et chef du Parti progressiste-conservateur a expliqué que ce budget était nécessaire pour compenser les milliards de dollars perdus dans les revenus du pétrole et pour protéger les dépenses quotidiennes de l'État des fluctuations des prix du pétrole.

Les élections de l'Alberta, qui a une loi sur les élections à date fixe, devaient avoir lieu au début de l'an prochain, mais le premier ministre a le pouvoir de décider de convoquer un scrutin avant cette échéance. M. Prentice a affirmé qu'il avait besoin d'un nouveau mandat pour mettre en oeuvre son plan pour se sortir du cycle budgétaire d'expansion et de récession.

Le Parti progressiste-conservateur et le Nouveau Parti démocratique (NPD), dirigé par Rachel Notley, ont tous deux 85 candidats confirmés pour les élections; deux restent à être désignés. Le Parti Wildrose compte pour sa part 47 candidats confirmés, comparativement à 29 pour l'Alberta Party et 26 pour le Parti libéral.

Le gouvernement de l'Alberta est dirigé par le Parti progressiste-conservateur (PCC) depuis l'automne de 1971. S'ils remportent les prochaines élections, les progressistes-conservateurs entameront leur 13e mandat majoritaire consécutif. À la fin de la session parlementaire pour la relâche du printemps, ils occupaient 70 sièges sur 87.

Ce sera la première campagne provinciale de M. Prentice, qui est entré en poste après la démission en septembre dernier d'Alison Redford, dont les dépenses extravagantes avaient été révélées. Le Parti Wildrose de Danielle Smith menait alors dans les sondages. Toutefois, l'arrivée du nouveau premier ministre a fait péricliter l'opposition officielle. Deux de ses membres sont passés du côté du gouvernement. Puis Mme Smith a fait passer huit autres membres de son caucus dans les rangs du PCC, affirmant qu'elle croyait que M. Prentice avait le meilleur plan pour la province.

Le Parti Wildrose n'avait alors plus que cinq membres, tout comme les libéraux et les néo-démocrates. Il y avait également un député indépendant et deux sièges vacants.

Le Parti Wildrose a promis de se battre. À la fin du mois dernier, Mme Smith a perdu la course à l'investiture pour les progressistes-conservateurs dans sa circonscription, et l'ancien conservateur Brian Jean a été élu à la tête du parti. M. Jean a affirmé qu'il avait l'intention de mener un parti d'opposition officielle stable.

Les libéraux et les néo-démocrates ont également de nouveaux chefs. Le Parti libéral doit toutefois se trouver un dirigeant permanent.