La section des indemnités et des pensions du ministère des Anciens combattants, qui a récemment été critiquée pour avoir trop tardé à répondre aux prestations d'anciens soldats, a été la plus touchée par les compressions de 2009 à 2013, selon un rapport des dépenses du gouvernement fédéral.

Presque 897 postes ont été éliminés au ministère, dont 33 % provenaient de la branche qui administre ces services.

Les sections de la santé et de la réhabilitation ont aussi été affectées par les restrictions budgétaires, puisqu'un total de 372 postes y ont été abolis.

Celle des commémorations, qui célèbre les guerres auxquelles le Canada a participé et qui entretient les monuments funéraires, a aussi vu ses effectifs réduits de plus de 17 %.

À titre de comparaison, les postes abolis dans les services internes, ce que le gouvernement appelle «l'infrastructure administrative» du ministère, ne représentent que 10 % du nombre total- soit 71 postes supprimés.

La section des indemnités et des pensions s'est pourtant retrouvée avec un surplus budgétaire de 121 millions de dollars pour l'exercice budgétaire 2013-2014, qu'elle avait dû renvoyer au Conseil du Trésor. Le gouvernement Harper a d'ailleurs été critiqué par le Vérificateur général pour avoir trop tardé sur les prestations des anciens soldats liés à leur santé mentale.

«Nous avons pris des ressources dans l'infrastructure administrative, dans la bureaucratie, pour le remettre dans les services [...] Il n'y a jamais autant eu de bénéfices, de ressources et de points de services», a plaidé le premier ministre Stephen Harper, à la période des questions mercredi.

Les représentants du gouvernement conservateur ont encore martelé vendredi dernier que les coupes n'avaient pas été imposées au détriment des anciens combattants. Tous les ministères doivent faire un effort pour atteindre le déficit budgétaire, ont-il ajouté.

«Nous ne nous excuserons pas d'avoir réduit la bureaucratie au ministère des Anciens combattants [...] Nous avons récemment annoncé huit nouvelles cliniques de santé mentale pour les vétérans canadiens. Alors que le NPD défend les syndicats avec les libéraux, nous défendons les vétérans canadiens», a souligné le secrétaire parlementaire du ministère, Parm Gill.

Le porte-parole libéral Frank Valeriote estime qu'il y a un lien direct entre les réductions d'effectifs, les inquiétudes soulevées par le Vérificateur général et les 1,13 milliard de dollars qui n'ont pas été dépensés par le ministère depuis 2006.

On ne peut pas dépenser de l'argent si on n'a personne pour l'administrer, a-t-il expliqué, accusant le gouvernement d'induire les Canadiens en erreur lorsqu'il dit couper dans l'infrastructure administrative.

«Le premier ministre, mercredi, a parlé des coupes dans l'administration, mais elles étaient mineures en réalité. Alors ne nous méprenons pas et soyons clairs: il a menti», a lancé le député libéral.

Le syndicat des employés des Anciens combattants a confirmé les chiffres du ministère, précisant que les délais possibles dans les indemnités allaient inévitablement avoir des effets sur les autres services.

Le président du syndicat a d'ailleurs demandé au gouvernement d'embaucher un arbitre indépendant qui évaluera les effets des compressions sur les services aux vétérans.