Stephen Harper est un «phare» pour les leaders politiques conservateurs partout dans le monde, a affirmé le premier ministre australien Tony Abbott dimanche.

Ces louanges à l'endroit du premier ministre canadien ont été émises peu de temps après l'arrivée de M. Abbott à Ottawa pour une visite de deux jours, avant qu'il ne prenne la direction de Washington.

À sa sortie d'une visite du Musée canadien de la Guerre, M. Abbott a réitéré le sentiment que M. Harper est vu comme un point de repère pour les parties de centre-droite partout dans le monde, et que lui-même percevait le premier ministre canadien comme un modèle d'un premier ministre contemporain de centre-droite.

Sur le plan géographique, MM. Abbott et Harper sont aussi éloignés que puissent l'être deux personnes. Mais idéologiquement et politiquement, ils sont pratiquement des frères siamois.

M. Harper n'a pas rencontré M. Abbott dimanche, mais le premier ministre canadien doit passer la majeure partie de la journée de lundi avec son homologue australien. Dans un communiqué annonçant la visite du leader australien jeudi, M. Harper a déclaré que les deux pays entretenaient une relation amicale spéciale basée sur des liens sociaux, politiques et historiques forts.

Les deux dirigeants doivent discuter non seulement d'échanges commerciaux, mais aussi de sujets régionaux et internationaux, selon le communiqué.

Tout comme le Canada, l'Australie est en voie d'adopter une série de mesures d'austérité afin de permettre au gouvernement fédéral du pays de retrouver éventuellement l'équilibre budgétaire.

Plusieurs des compressions effectuées en sol australien ressemblent toutefois davantage à celles faites par l'ancien gouvernement libéral du premier ministre Jean Chrétien au milieu des années 1990.

Le plus récent budget du gouvernement Abbott comprend le transfert vers les gouvernements des États de milliards de dollars consacrés aux dépenses en santé et en éducation au cours des prochaines années.

Mais contrairement à Stephen Harper, le premier ministre australien pourrait bien être capable de faire passer des mesures beaucoup plus conservatrices sur le plan financier, a indiqué André Lecours, professeur de sciences politiques à l'Université d'Ottawa.

«Je crois que M. Abbott est plus conservateur que M. Harper, a affirmé M. Lecours, qui estime que l'électorat australien penche plus à droite que la majorité des électeurs canadiens. Il me fait penser à l'ancien leader du Parti réformiste Preston Manning.»

Par le passé, les conservateurs de Stephen Harper ont emprunté des trucs au gouvernement de l'ex-premier ministre australien John Howard, envoyant même des employés à Sydney pour étudier les stratégies politiques de M. Howard.

Maintenant, c'est au tour de Tony Abbott de bénéficier du savoir-faire de M. Harper, qui est le doyen des leaders conservateurs dans les pays industrialisés. Et il semble que l'entourage du premier ministre australien ait déjà appris quelque chose concernant le contrôle de l'information.

Il s'agit de la première visite officielle de M. Abbott au Canada depuis son élection en septembre, même si Stephen Harper et lui ont discuté à plusieurs reprises au téléphone et en personne, notamment à l'occasion des célébrations du 70e anniversaire du Débarquement de Normandie cette semaine en France.

Lundi, il participera à une table ronde en compagnie de gens d'affaires du Canada et de l'Australie avant de rencontrer son homologue canadien sur la colline parlementaire.