La GRC a confirmé pour la première fois jeudi qu'elle menait une enquête criminelle sur le paiement de 90 000 $ fait par l'ancien chef de cabinet du premier ministre Stephen Harper au sénateur Mike Duffy.

Un porte-parole du premier ministre a affirmé qu'aucun des représentants de son bureau n'avait été contacté par la Gendarmerie royale jusqu'ici. «Nous lui fournirons toute l'aide possible si elle nous en fait la demande», a précisé l'attaché de presse Carl Vallée.

La Commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique du Parlement, Mary Dawson, a annoncé qu'elle suspendrait son enquête sur cette affaire jusqu'à ce que la GRC ait terminé la sienne.

«La commissaire a suspendu son étude [...] après avoir reçu confirmation, plus tôt aujourd'hui, que M. Wright est aussi l'objet d'une enquête menée dans le but de décider s'il a commis une infraction à une loi fédérale», a déclaré Mme Dawson par voie de communiqué.

«La commissaire ne peut poursuivre son étude avant qu'une décision définitive n'ait été prise relativement à toute enquête ou à toute accusation portant sur le même objet», a-t-elle précisé.

Le Bureau du conseiller sénatorial en éthique a lui aussi annoncé au début du mois de juin qu'il mettait son propre examen sur la glace lorsque le comité de régie interne de la Chambre haute a transmis le dossier à la Gendarmerie royale.

Jusqu'à maintenant, le corps policier fédéral s'était limité à confirmer la tenue de démarches préliminaires visant à déterminer si une enquête en bonne et due forme était nécessaire.

«La GRC continue son enquête pour déterminer si un acte criminel a été commis, a fait savoir une porte-parole par courriel, jeudi. Elle doit être méticuleuse et analyser le dossier avec prudence, et examiner toutes les informations.»

«La GRC ne déposera des accusations que si les preuves sont suffisantes. Nous ne ferons plus de commentaire sur cette affaire», a-t-elle ajouté dans le court texte, rédigé exclusivement en anglais.

Il y a quelques semaines, l'ancien chef de cabinet Nigel Wright a admis avoir donné un chèque de 90 000 $ au sénateur Mike Duffy pour l'aider à rembourser des dépenses réclamées en trop au Sénat. M. Duffy faisait alors l'objet d'une enquête. Il a par la suite arrêté de collaborer avec la firme externe qui la menait.

Les partis de l'opposition ont accusé le bureau du premier ministre de s'être ingéré dans les affaires de la Chambre haute pour étouffer l'affaire. Le premier ministre affirme que Nigel Wright a agi sans qu'il soit mis au courant. Ce dernier a depuis démissionné de son poste.