Le ministre canadien des Affaires étrangères John Baird s'est dit «consterné» que le prochain sommet du Commonwealth, en novembre, puisse se tenir au Sri Lanka, estimant que cette organisation n'avait pas vocation à «accueillir le diable».

«Nous sommes consternés que le Sri Lanka semble prêt à accueillir la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth et à assumer la présidence en exercice (de cette organisation) pendant deux ans», a-t-il déclaré dans un entretien au journal britannique The Guardian, après avoir participé vendredi à Londres à une réunion de ministres des Affaires étrangères du Commonwealth.

«Le Canada n'est pas rentré dans le Commonwealth pour accueillir le diable, mais pour le combattre. Nous sommes consternés que le Sri Lanka semble prêt à assumer ce leadership», a-t-il ajouté.

Le Canada a menacé à plusieurs reprises ces derniers mois de ne pas participer au sommet de Colombo si le Sri Lanka ne répondait pas aux allégations d'atrocités commises par l'armée contre les séparatistes tamouls lors des opérations qui ont précipité leur défaite en 2009.

Après la destitution controversée en janvier dernier de la présidente de la Cour suprême srilankaise qui avait pris des décisions déplaisant au pouvoir, le Canada avait appelé tous les États membres du Commonwealth à boycotter le sommet de Colombo.

Lors d'une conférence de presse organisée après la réunion de Londres, le secrétaire général du Commonwealth Kamalesh Sharma a confirmé le choix de Colombo pour le prochain sommet, assurant qu'«aucun État membre n'avait indiqué qu'il souhaitait un autre endroit».

«C'est une décision collective», a-t-il expliqué. «Tous les États membres souscrivent aux mêmes valeurs et aux mêmes principes (...). Je suis persuadé qu'ils sont sincères».