(Edmonton) Un homme a été découvert mort dans un campement de sans-abri au nord du centre-ville d’Edmonton, ce qui a incité les autorités municipales à suspendre brièvement leurs projets de démanteler le camp.

La police a déclaré que les services médicaux d’urgence effectuaient des contrôles de santé des résidents à la suite de l’explosion d’une bonbonne de propane tôt dimanche, lorsque le corps de l’homme a été retrouvé dans une tente.

La Ville affirme dans un communiqué de presse que la découverte du corps et l’explosion n’ont aucun lien, et une porte-parole de la Ville, Janice Schroeder, a indiqué qu’aucun blessé n’a été signalé suite à l’explosion.

La police affirme que la mort ne semble pas être criminelle.

Le démantèlement du camp s’est poursuivi plus tard dimanche et la Ville a fait savoir que 15 personnes ont été évacuées du site et que 10 bonbonnes de propane ont été retirées.

Mme Schroeder a dit que deux personnes ont subi des brûlures et ont été transportées à l’hôpital après un incendie dans un autre camp de sans-abri dans le même quartier dimanche, et elle a noté que les incendies et les explosions mettent en évidence les dangers des camps alors que les températures baissent.

« Plus il fait froid, plus les incendies sur place sont problématiques », a-t-elle déclaré.

Le camp qui a été vidé dimanche était le septième que la Ville démantelait ces dernières semaines conformément à une ordonnance provisoire du tribunal, qui a été accordée après que la Ville et un groupe de défense des droits de la personne soient parvenus à un accord pour huit camps considérés comme présentant un risque pour la sécurité publique.

L’ordonnance provisoire durera jusqu’au 11 janvier, date à laquelle le tribunal entendra une demande d’injonction antérieure de la Coalition for Justice and Human Rights, qui a poursuivi la Ville pour sa politique de démantèlement des camps de sans-abri.

La coalition a déclaré vendredi dans un message sur Facebook que les fermetures des camps violaient la Charte des droits et libertés ainsi que les droits humains fondamentaux.

« Au cours des dernières semaines, nous avons soutenu les membres de la communauté lors des déplacements et avons pu constater par nous-mêmes à quel point cette politique est un échec, profondément coloniale et traumatisante. Les gens font leurs valises et s’installent à un pâté de maisons de là. Ce n’est pas une solution », dénonce le groupe dans son message.

La Ville a souligné qu’avec les conditions toujours sèches à Edmonton, les risques de blessures et de décès dus aux incendies dans les camps de sans-abri restent extrêmement élevés.

Il faisait -16 °C à Edmonton dimanche, et les prévisions prévoyaient des températures minimales inférieures à -20 °C la nuit pour la semaine à venir.

En 2023, les services d’incendie d’Edmonton ont répondu à 135 incendies dans des campements, faisant 22 blessés et trois décès.

La Ville soutient qu’elle informe les occupants du camp ainsi que les organismes sociaux avant les fermetures. Dans le cadre de l’accord de fermeture des camps, la Ville a déclaré qu’elle veille également à ce qu’il y ait suffisamment d’espace d’hébergement ou d’autres espaces intérieurs pour les résidents.

S’il n’y a pas assez d’espace, il est indiqué que les policiers fermeront un camp uniquement s’il y a un danger pour la santé et la sécurité publiques, et que la Ville tiendra compte du froid dans sa prise de décision.

« À mesure que le temps plus froid s’installe et que le recours aux abris augmente, la Ville réexaminera ses plans pour s’assurer qu’une capacité d’hébergement suffisante existe avant de procéder à la fermeture définitive prévue », indique dimanche le communiqué de la Ville.