(Melfort) La GRC soutient que l’homme accusé d’avoir poignardé plusieurs personnes en Saskatchewan l’année dernière vendait de la drogue dans la communauté autochtone les jours qui ont précédé ses agressions, qui ont fait 11 morts et 18 blessés.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a publié jeudi des détails sur ce qui s’est passé dans la communauté crie de James Smith et dans le village voisin de Weldon, le 4 septembre. Myles Sanderson, l’homme de 32 ans qui était accusé des agressions, est mort après son arrestation, quelques jours plus tard.

Le surintendant Joshua Graham, l’officier responsable des crimes majeurs, a déclaré que Sanderson et son frère Damien sont arrivés le 1er septembre à James Smith pour y vendre de la drogue.

Tout au long de leur séjour dans la communauté crie, ils ont agressé des résidants et volé un véhicule. La veille du massacre, Damien Sanderson disait aux clients d’un bar voisin qu’ils avaient une « mission à accomplir » et que « les gens en entendraient parler dans les prochaines heures ».

Damien Sanderson aura toutefois été l’une des premières personnes tuées le matin du carnage.

Après que les frères Sanderson ont agressé un homme chez lui avec des ciseaux, ils se sont battus dans un véhicule. Damien, blessé, est sorti du véhicule et a pris la fuite dans un boisé le long de la route. Son corps y a été retrouvé le lendemain.

Myles Sanderson, lui, a continué à se rendre dans différentes maisons de la communauté, agressant certaines personnes et en tuant d’autres.

Une enquête très complexe

La commissaire adjointe Rhonda Blackmore, commandante de la GRC en Saskatchewan, a déclaré que l’enquête de la police fédérale sur ce carnage était incroyablement complexe, et à grande échelle. Elle a dit comprendre que des gens aient plusieurs questions, mais elle a soutenu jeudi que « certaines de ces réponses, malheureusement, pourraient ne jamais être connues ».

Mme Blackmore a déclaré que la GRC avait examiné 42 scènes de crime différentes, y compris des bâtiments et des véhicules. Les enquêteurs ont également saisi environ 700 pièces à conviction et se sont entretenus avec plus de 250 témoins.

Une poignée de personnes de la communauté ont assisté à la présentation de la GRC à Melfort, jeudi, mais les victimes et leurs familles avaient reçu la mise à jour mercredi.

La GRC soutient que cette mise à jour n’affectera pas les deux enquêtes du coroner prévues pour le début de l’année prochaine.

L’une de ces enquêtes doit se concentrer sur les meurtres, tandis que l’autre doit se pencher sur la mort du suspect. La police a déclaré que Sanderson était tombé en détresse médicale peu de temps après son arrestation.

Une enquête indépendante est également menée par la police de Saskatoon et l’Équipe d’intervention en cas d’incident grave de la province.

La chronologie

La GRC avait déjà publié des détails sur ce déchaînement meurtrier dans la communauté crie de James Smith, située à environ 170 km au nord-est de Saskatoon.

Quatre alertes de « personnes dangereuses » ont été lancées avant 10 h, le 4 septembre, indiquant qu’il y avait eu plusieurs victimes et donnant des descriptions des suspects et du véhicule dans lequel ils étaient censés voyager.

Plus tard dans la journée, la GRC a annoncé que plusieurs personnes étaient mortes ou avaient été blessées à 13 endroits différents.

Toute la province était sur un pied d’alerte et la police est restée à l’affût pendant des jours, alors que l’on signalait la présence de Sanderson tantôt à Regina, tantôt à James Smith.

Finalement, le 7 septembre, le véhicule du suspect a heurté un fossé et percuté des arbres. Sanderson a été arrêté, mais il est tombé en détresse médicale peu de temps après et il est mort.

Cette affaire a amplifié les appels à davantage de corps policiers autochtones au pays. Le ministre fédéral de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a ensuite signé un accord avec le Grand Conseil de Prince Albert, qui comprend la nation crie de James Smith, pour explorer de nouvelles façons d’améliorer la sécurité de certaines communautés autochtones en Saskatchewan.