Un engagement à long terme dans la Marine royale canadienne vous titille, mais vous craignez de ne pas avoir le pied marin ? Une nouvelle possibilité est maintenant offerte : un programme de un an au terme duquel ceux qui n’aiment pas l’expérience pourront mettre les voiles sans condition. Explications.

Il manque de matelots dans la Marine royale canadienne (MRC). Environ 1500 postes sont à combler sur les 7768 postes gérés par la Marine. Dans ce contexte, les responsables ont lancé, le 31 mars, un nouveau programme de recrutement centré sur un contrat de un an, au lieu des trois associés à un engagement régulier.

Un an ? Voilà qui est bien court pour apprendre un métier. Mais c’est la période adéquate pour se faire une tête, estiment les responsables de cette branche des Forces armées canadiennes qui ont aussi apporté des modifications aux modalités d’engagement.

« Le processus de recrutement normal est que les candidats recrues arrivent à un centre et font une sélection d’un métier avant même d’être familiers avec celui-ci, note le capitaine de vaisseau Stéphane Ouellet, porte-parole du projet. Notre nouveau programme (L’Expérience de la Marine, ou PEM) donne aux candidats l’occasion de mieux connaître les métiers avant de faire un choix à la fin de l’expérience. »

Dans le nouveau programme de un an, la séquence d’apprentissage sera aussi différente, poursuit le capitaine Ouellet. Les personnes embauchées feront d’abord la formation de base dans les Forces armées canadiennes. Puis, elles iront apprendre les rudiments du métier de matelot (réagir aux avaries, combattre un incendie, manier des amarres, faire de la vigie) à une des deux grandes bases de la Marine, soit Halifax, en Nouvelle-Écosse ou Esquimalt, en Colombie-Britannique. Et durant les sept derniers mois de la formation, ils vont explorer divers métiers spécialisés en étant jumelés à des confrères déjà dans les rangs de la Marine.

C’est seulement au terme de ce processus que les personnes désirant rester pour faire carrière choisiront le métier dans lequel elles souhaitent se spécialiser.

Mécaniciens recherchés

Les participants à L’Expérience de la Marine seront embauchés, recevront un salaire, voyageront au Canada et auront l’occasion de monter à bord des différents types de vaisseaux, que ce soit les navires de la classe Halifax, de la défense côtière, de patrouille dans l’Arctique, les sous-marins ou même les voiliers, tel le NCSM Oriole.

Réjouissant ? Attendez !

« Les personnes enrôlées deviennent des membres des Forces armées canadiennes durant un an. Ce n’est pas un camp de vacances, avertit le capitaine Ouellet. Ceux qui veulent sortir avant la fin vont passer par la procédure de libération normale qui peut prendre de 30 à 45 jours. »

Sortir avant la fin ? Pourquoi ?

La Marine n’est pas un environnement fait pour tout le monde. Parfois, on est séparé de sa famille pour de longues périodes alors que vivre sur un navire implique une constante proximité [avec les autres]. C’est demandant !

Le capitaine de vaisseau Stéphane Ouellet

A contrario, les candidats qui vivent une épiphanie avant la fin de leur formation de 12 mois pourront signifier leur désir de commencer plus rapidement leur formation spécialisée.

La Marine ne cache pas que les mécaniciens sont une denrée rare chez elle. D’autres domaines sont aussi en manque de personnel, selon le site des Forces armées canadiennes : spécialiste en communications navales, officier et officière de guerre navale, manœuvrier, plongeur, etc.

« Notre objectif est d’avoir 144 personnes qui postulent par année. Ce nombre pourrait croître au fil des ans », dit le capitaine Ouellet, qui a 31 ans de carrière dans la marine et fut commandant de la flotte des sous-marins. « Le PEM est un projet pilote de cinq ans. Notre intention est d’évoluer. S’il y a des choses qui ne marchent pas, on va être en mesure de s’adapter. »

Le PEM a été inspiré d’un programme australien semblable appelé Gap Year Program. Pour l’instant, la version canadienne ne concerne que la Marine.

Le programme est ouvert aux personnes de 16 à 57 ans. Comme pour tous les candidats qui souhaitent devenir militaires de rang, il faut avoir obtenu 24 crédits de quatrième secondaire pour s’enrôler.

Il y a sans doute un risque financier pour les Forces armées canadiennes à créer ce programme, car former un militaire implique un investissement important. Il a été impossible d’obtenir des informations supplémentaires sur les coûts annuels de formation des marins.

En savoir plus
  • 4 mai 1910
    Date de fondation de la Marine royale canadienne avec l’adoption de la Loi du service naval
    SOURCE : forces armées canadiennes