(Montréal) La tension monte d’un cran dans la fonction publique fédérale, alors que des milliers de membres de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) commencent ce mercredi à se prononcer sur un mandat de grève.

Ce vote de grève se tiendra jusqu’au 19 avril dans l’ensemble du pays.

Il concerne quelque 120 000 membres de l’AFPC qui relèvent du Conseil du trésor fédéral.

La forme que pourrait prendre une éventuelle grève n’a pas encore été arrêtée. Elle pourrait être exercée par région de manière tournante, illimitée, par jour ou autres, a expliqué l’AFPC-Québec.

Si un tel mandat était effectivement accordé par les membres de l’Alliance, une grève pourrait être déclenchée dès la fin du mois de mai ou le début du mois de juin, a fait savoir l’AFPC-Québec.

Le litige porte sur les salaires, la conciliation travail-famille, le télétravail et la sous-traitance des emplois de la fonction publique vers le privé. Les conventions sont échues depuis juin 2021.

À la mi-février, la Commission de l’intérêt public a déposé son quatrième rapport. Il s’agit d’un mécanisme, dans le système de relations de travail au fédéral, qui vise à favoriser un rapprochement entre les parties.

Dans ce rapport, la Commission recommande d’octroyer aux fonctionnaires concernés des augmentations totalisant 9 % sur trois ans, soit 1,5 % pour l’année 2021, 4,5 % en 2022 et 3 % en 2023. Il s’agit cependant de recommandations ; la commission n’a pas de pouvoir exécutoire.

L’AFPC réclamait 4,5 % par année pendant trois ans.

Selon ses dernières offres, le gouvernement fédéral proposait un contrat de quatre ans, avec des augmentations successives de 1,5 %, 3 %, 2 % et 1,75 %, soit en moyenne 2,06 %.

Le Conseil du trésor a estimé que ce rapport « ouvre la voie à la négociation d’une entente juste et raisonnable pour les fonctionnaires » et qu’il indique « clairement la voie à suivre pour que le gouvernement et l’AFPC puissent conclure des ententes, dans la mesure où les parties retournent à la table de négociation et négocient de bonne foi ».

Plus tôt dans le processus, Ottawa avait déposé une plainte contre l’Alliance pour avoir manqué à son obligation de négocier de bonne foi.