(Fredericton) Le gouvernement du Nouveau-Brunswick n’ira finalement pas de l’avant avec sa réforme de l’immersion française prévue pour cet automne à la suite de nombreuses critiques à l’encontre du plan de réduction de l’enseignement du français.

Le premier ministre progressiste-conservateur Blaine Higgs proposait de réduire les heures que les élèves de la maternelle et du primaire du système anglais passent à apprendre en français – d’environ 90 % de la journée en immersion française à 50 %.

Le ministre de l’Éducation, Bill Hogan, a annoncé vendredi dans un communiqué que le plan est annulé après avoir entendu près de 13 000 Néo-Brunswickois qui ont participé à des séances de consultation au cours du mois dernier.

Un groupe de parents du Nouveau-Brunswick soutient que la décision du gouvernement d’abandonner la réforme controversée est une victoire majeure pour la province.

Chris Collins, directeur général de Canadian Parents for French New Brunswick, a déclaré en entrevue que ce renversement était « spectaculaire » et qu’il devait être fait.

« C’est une excellente nouvelle pour l’immersion française, c’est une excellente nouvelle pour la formation en français langue seconde et c’est une excellente nouvelle pour le bilinguisme dans la seule province officiellement bilingue du Canada », a-t-il ajouté.

M. Hogan a déclaré que la province établirait un groupe représentant les associations provinciales d’enseignants, des experts du système d’éducation et des parents afin de convenir des prochaines étapes. Il n’a pas confirmé le moment auquel ces étapes seraient rendues publiques.

« Pour être honnête, j’ai vraiment pensé que le cadre que nous avions annoncé était une excellente idée. Je le pense toujours. Et dans certains cas, cela pourrait très bien fonctionner, a déclaré le ministre aux journalistes. Cependant, ce que nous avons découvert, c’est que ce n’était pas dans les intérêts supérieurs de tous nos enfants ».

M. Hogan a précisé qu’à la lumière du changement, les inscriptions en immersion française seront rouvertes pour les élèves de première année.

Il affirme que malgré ce recul, il a toujours l’impression que le programme d’immersion française existant ne respecte pas les normes, ajoutant que l’objectif de la province demeure de s’assurer que tous les diplômés du secondaire sont équipés d’un français conversationnel.

« Le système, dans sa forme actuelle, laisse un grand nombre d’élèves pour compte, et nous sommes déterminés à régler les enjeux qui en sont la cause, a déclaré le ministre dans un communiqué. Ceci n’est pas la fin, mais bien le début de ce qui sera un changement positif et durable ».

Chris Collins convient que le système d’éducation a besoin de travail et espère que ces prochaines étapes remédieront aux faibles résultats en mathématiques, en sciences et en littératie, en plus de garantir aux élèves un programme solide en français.

« Il y a maintenant une occasion pour nous d’améliorer l’ensemble du système et d’améliorer la qualité des diplômés que nous produisons. Cela conduira à une bien meilleure province d’un point de vue économique, en plus des contributions futures de ces étudiants à notre province », a-t-il souligné.

M. Collins a indiqué qu’il était reconnaissant des milliers de parents et d’enseignants qui avaient fait entendre leur voix et a salué le gouvernement d’avoir écouté leurs préoccupations.

« C’est une journée emballante, je suis au comble de la joie », a-t-il résumé.

Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.