Un grand-père qui a agressé sa petite-fille de 13 ans à une trentaine de reprises a été condamné mardi à environ trois ans de pénitencier. Même s’il a brisé les vies de sa famille, le Montréalais de 76 ans n’a aucune empathie à leur égard et traite même la victime de « menteuse ».

« Depuis le jour de sa dénonciation, la victime dort avec sa mère. Durant ces nuits, nombreux sont les épisodes traumatiques où la victime s’agrippe à sa mère, en criant et se noyant dans ses larmes. Les doux souvenirs qu’aurait dû conserver la victime sont remplacés par un cauchemar inoubliable. [L’accusé] a détruit ce qui était autrefois une belle famille », a affirmé le juge Yves Paradis mardi au palais de justice de Montréal.

Le Montréalais a plaidé coupable l’été dernier à des chefs de contacts sexuels sur un enfant, d’incitation à des contacts sexuels et à d’omission de se conformer à une promesse. On ne peut l’identifier pour protéger l’identité de sa victime.

Pendant deux ans, le grand-père s’en est pris à sa petite-fille à une trentaine de reprises, parfois pendant son sommeil. Il est question, entre autres, d’attouchements sur les seins, les fesses et les parties génitales par-dessus les vêtements. L’agresseur pouvait aussi lécher le cou de sa victime ou lui prendre la main pour la déposer sur son pénis.

Pour que l’adolescente ne le dénonce pas, le grand-père l’avertissait qu’elle allait « briser la famille » si elle parlait. Quand la victime lui disait d’arrêter, l’agresseur lui répondait parfois que la situation était « normale » et qu’il ne comprenait pas « pourquoi elle ne [voulait] pas avec lui ».

La procureure de la Couronne MKahina Rougeau-Daoud réclamait trois ans de détention, alors que l’avocat de la défense MAntonio Cabral exigeait de 18 mois à deux ans de prison.

Même si l’homme de 76 ans a plaidé coupable, il est encore loin d’être réhabilité, fait valoir le juge Paradis. En effet, l’accusé n’a entrepris aucune thérapie et ne présente aucune empathie envers la victime. Il a même écrit au père de la victime que sa fille était une « menteuse ».

Comme facteurs aggravants, le juge relève la fréquence des gestes, l’âge de la victime et les conséquences importantes celle-ci et sa famille. La mère de l’adolescente avait une confiance absolue en son père. Depuis, elle se sent « emprisonnée dans un enfer », souligne le juge. Également, l’abus du lien de confiance entre la victime et l’accusé est « particulièrement grave », ajoute le juge.

Le Montréalais devra être inscrit au Registre des délinquants sexuels pendant 20 ans.