Un homme qui a blessé une femme en l’agressant sexuellement à un arrêt d’autobus de Montréal a été condamné jeudi à quatre ans de détention. Aux prises avec des problèmes de santé mentale, Pierre Lafrance maintient ne pas être un « criminel » et qualifie son crime de « niaisage ».

« Je veux quitter [la prison de] Bordeaux lundi prochain ! Y a pas de restage ! Pas de mois de plus à Bordeaux ! C’est le plus tôt possible ! », s’est enflammé Pierre Lafrance pendant l’audience jeudi au palais de justice de Montréal.

Le Montréalais de 54 ans a plaidé coupable, le mois dernier, à un chef d’agression sexuelle causant des lésions. Lors de cette audience, il s’était emporté à plusieurs reprises. Ce scénario s’est reproduit jeudi. Au fil de l’audience, Pierre Lafrance s’est désorganisé, passant des cris aux sanglots. Il s’est même mis à implorer sa mère décédée en pleurant à un moment.

Très patiente pendant les étourdissants monologues de l’accusé, la juge Flavia K. Longo a finalement rendu sa décision en l’absence de Pierre Lafrance compte tenu de la « dégradation » de son état. Elle a entériné la suggestion commune de quatre ans d’emprisonnement en tenant compte de la « gratuité » du crime et de l’état mental de l’accusé.

Pierre Lafrance souffre de schizophrénie depuis des années. Il a d’ailleurs été hospitalisé à 13 reprises à l’Institut de psychiatrie légale Philippe-Pinel depuis les années 1980. Une psychiatre l’a toutefois reconnu responsable criminellement de l’agression commise le 25 octobre 2022.

« La même sécurité qu’avant »

Pierre Lafrance a attaqué une femme qui attendait l’autobus près du parc Maisonneuve, dans l’est de Montréal. Une femme ciblée au hasard. L’agression a été très violente. Il a pris la femme à la gorge et l’a lancée au sol. Il l’a blessée en lui égratignant les parties génitales pendant l’agression sexuelle. Il a même pris la tête de la victime à deux mains pour la frapper au sol à plusieurs reprises.

La victime, une jeune femme au visage juvénile, a lu une lettre à la cour jeudi pour relater les conséquences de l’agression. Depuis les évènements, elle a été contrainte de déménager et vit dans la peur. « Je ne ressens plus la même sécurité qu’avant », a-t-elle confié, par l’entremise d’une traductrice.

Pendant l’audience, Pierre Lafrance a continué de minimiser ses gestes et de réclamer sa libération hâtive. « Ça va faire, là ! J’ai droit à la liberté ! C’est fait, c’est fait », a-t-il lâché. L’accusé a ensuite promis à la juge de rester « célibataire » toute sa vie. « C’est fini les femmes ! », a-t-il assuré.

« J’ai agressé une femme de 30 ans, pis je paye la dette, je paye 18 mois de prison, voyons donc ! Ça ne se fait pas de même en 2024 ! », a renchéri l’agresseur.

MCharles Doucet a représenté le ministère public, alors que MSonia Bilodeau a défendu l’accusé.